EN EXERGUE, une équipe de Montpellier a montré que le microbiome cutané (flore cutanée) ne se limitait pas aux bactéries, aux champignons et aux parasites, mais que de nombreux virus y étaient également présents. Ces virus ne semblent pas pathogènes, mais « on ne sait pas encore quel est leur rôle, s’ils peuvent devenir pathogènes ou non et dans quelles conditions. Après cette étude préliminaire, d’autres investigations seront donc nécessaires pour en savoir plus », note le Dr Pascal Del Giudice.
Maladie de Lyme et récidive.
Une étude américaine a mis en évidence qu’une réinfection par Borrelia burgdorferi, agent de la maladie de Lyme, est possible, les auteurs ayant pu différencier les primoinfections des rechutes. Dans un autre travail concernant l’érythème chronique migrans de la maladie de Lyme, il a été montré que dix jours de doxycycline étaient aussi efficaces que quinze jours de ce même traitement.
Fasciite nécrosante et Klebsiella penumoniæ.
À Taïwan, il a été décrit une série de patients ayant eu une fasciite nécrosante due à Klebsiella pneumoniæ, alors que, habituellement, ces fasciites sont plutôt dues à des streptocoques A. « Cette série importante permet donc d’ajouter cette bactérie à la liste des germes potentiellement en cause dans cette affection », souligne le Dr Del Giudice.
Rosacée et Bacillus oleronius.
Selon deux études de 2012, la rosacée serait liée à une bactérie hébergée par les Demodex (petits parasites colonisant la peau du visage) : cette bactérie (Bacillus oleronius) serait responsable de l’inflammation observée au cours de la rosacée, ce qui pourrait expliquer l’efficacité des antibiotiques dans cette affection.
Vaccin antivaricelle et zona.
Le vaccin contre la varicelle serait aussi protecteur contre la survenue d’un zona, selon une étude américaine réalisée chez des personnes vaccinées entre 50 et 59 ans. Il existait déjà des données montrant l’effet protecteur du vaccin chez les personnes âgées, mais pas dans cette tranche d’âge.
Tularémie et formes ganglionnaires.
Une étude française faisant le point sur la tularémie a permis de constater que, entre 2006 et 2010, 105 patients en ont été atteints. Parmi eux, 32 % avaient été en contact avec des lapins, ce qui pourrait expliquer l’origine de leur contamination. D’autre part, 57 % présentaient des formes ganglionnaires ou ulcéroganglionnaires. Les zones géographiques les plus touchées sont le Nord-Est, la Vendée, l’Aquitaine alors que le Sud de la France a été jusqu’ici épargné.
Staphylococcal scalded skin syndrome et évolution bénigne.
Une forme mineure du staphylococcal scalded skin syndrome (SSSS) a été décrite par le CHI de Fréjus. Elle apparaît beaucoup plus fréquente chez l’enfant comparativement à la forme classique du grand décollement provoqué par une toxine produite par un staphylocoque doré. « Cette forme mineure se traduit par des décollements très localisés au niveau des plis et son évolution est bénigne », décrit le Dr Del Giudice.
Eczéma herpeticum et pronostic vital.
Une grande étude multicentrique américaine, réalisée entre 2001 et 2010 sur 1 331 enfants âgés de 2 mois à 17 ans issus de 42 hôpitaux et présentant un eczéma surinfecté par de l’herpès (eczéma herpeticum), montre que cette maladie évolue le plus souvent favorablement. Il n’y a eu aucun décès à déplorer et seuls 51 enfants, soit 3,8 %, ont dû effectuer un passage en réanimation.
Anite streptococcique et bêtalactamines.
Une étude d’une durée de dix ans a été menée chez 80 enfants ayant une anite streptococcique : 32 % d’entre eux ont eu des récidives avant six mois. « Ce qui est étonnant, c’est que 38 % des enfants qui avaient reçu un antibiotique actif (bêtalactamine) sur le streptocoque A font partie de ceux qui ont eu une récidive. Plusieurs hypothèses peuvent donc être avancées : soit la souche récidivante était différente de la première et il s’agit alors d’une nouvelle infection, soit les bêtalactamines n’ont pas agi faute d’atteindre les streptocoques A intracellulaires, soit enfin, les bêtalactamines ont été inactivées dans le tube digestif » en déduit le Dr Del Giudice.
Lèpre aux États-Unis.
Des cas de lèpre ont été observés dans le Sud-Est des États-Unis chez des malades n’ayant pas voyagé. Dans cette région, le tatou jouerait un rôle de réservoir de la bactérie, permettant une contamination autochtone authentique.
D’après un entretien avec le Dr Pascal Del Giudice, dermatologue et infectiologue, CHI de Fréjus – Saint- Raphaël.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024