L’Académie nationale de médecine (ANM) propose des mesures pour améliorer la couverture vaccinale des femmes enceintes contre les maladies respiratoires. Dans un rapport publié en mars 2025, l’institution avait déploré les taux insuffisants de protection prénatale.
La rue Bonaparte invite les professionnels de santé, médecins et sages-femmes, à « ne plus hésiter », rappelant que l’absence de proposition et de prescription est actuellement la raison principale de la non-vaccination pendant la grossesse. « La vaccination prénatale protège le nourrisson pendant les premiers mois de vie par les anticorps fabriqués par sa mère qui lui ont été transmis avant la naissance, rappelle l’Académie. La vaccination des femmes enceintes est une priorité de santé publique. Il est temps d’agir collectivement pour lever les freins, rassurer, informer et protéger ».
Envoi de bons par l’Assurance-maladie
Aucune consultation n’est aujourd’hui spécifiquement dédiée à la vaccination pendant le suivi de grossesse et « l’acte vaccinal dépend de la motivation du médecin ou de la sage-femme », souligne l’institution. Par ailleurs, certaines femmes sont inquiètes et craignent des effets défavorables pour leur enfant à naître, citant « la méconnaissance de la maladie ou une méfiance entretenue envers les vaccins ».
L’Académie recommande ainsi « des actions concrètes » : intégrer systématiquement les vaccins au suivi prénatal avec l’envoi de bons et une prise en charge à 100 % par l’Assurance-maladie ; rendre la vaccination accessible dans tous les lieux de suivi de grossesse (maternité, cabinet de médecin et de sage-femme, protection maternelle et infantile, pharmacies) après que ceux-ci ont été agréés comme centres de vaccination et aptes à l’utilisation du carnet de vaccination numérique ; former et mobiliser les professionnels de santé à la prise en charge des femmes enceintes (connaissances actualisées, aptitude à communiquer) ; informer les futures mères de façon claire et rassurante ; investir dans la recherche sur les vaccins adaptés à la grossesse en incluant les femmes enceintes dans les essais cliniques et en promouvant de nouveaux vaccins spécifiques ; et analyser l’évolution des pratiques et des couvertures vaccinales à l’échelle régionale ainsi que les causes de non-vaccination.
Une femme sur deux vaccinée contre le Covid-19
En France, des données du groupe Epi Phare (ANSM/Cnam) rapportent que 52 % des femmes enceintes avaient reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 en 2021-2022 ; et que 27,2 % des femmes enceintes avaient été vaccinées contre le virus respiratoire syncytial (VRS) en 2024-2025. Santé publique France rapporte une couverture de 25,3 % chez les moins de 65 ans à risque, dont font partie les femmes enceintes, pour la grippe en 2024-2025 et de 62,3 % contre la coqueluche chez les femmes enceintes en 2024.
L’ANM fait de surcroît remarquer « de fortes inégalités selon les territoires et les populations, en particulier aux Antilles et en Guyane ». Pour rappel, la Haute Autorité de santé recommande de proposer aux femmes enceintes et, ce, à chaque grossesse : les vaccins contre la coqueluche, la grippe et le Covid-19. À cela s’ajoute le vaccin contre le VRS pour les grossesses en cours à l’automne dans l’hémisphère Nord, une alternative à l’immunisation du nouveau-né par le nirsévimab.
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