Quelle est la durée optimale de sommeil pour être en bonne santé ? Tout dépend de votre lieu de vie et de ses normes culturelles, répondent des chercheurs des universités canadiennes de Victoria et de Colombie-Britannique (UBC). Dans une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (Pnas), les auteurs décortiquent le lien entre les durées de sommeil nationales et la santé des populations et mettent en évidence que les personnes dont la durée de sommeil est proche de leurs idéaux culturels se déclarent en meilleure santé.
« Malgré la recommandation courante de dormir huit heures, nos résultats suggèrent que les directives en matière de sommeil doivent être ajustées en fonction des normes culturelles, explique Steven Heine, professeur de psychologie sociale à l'UBC et dernier principal de l’étude. Il n'existe pas de durée de sommeil universelle. »
Pour déterminer si les personnes originaires de pays où les durées de sommeil sont plus courtes sont en moins bonne santé, les chercheurs ont développé deux approches. Ils ont analysé les durées de sommeil nationales issues de 14 enquêtes portant sur 71 pays et ont soumis un questionnaire sur les habitudes de sommeil et la santé à près de 5 000 personnes issus de 20 pays différents.
Un écart de 1 h 34 entre la France et le Japon
Il en ressort de grandes variations dans les durées de sommeil selon les pays, les extrêmes étant la France (7 h 52) et le Japon (6 h 18), soit un écart de 1 h 34 (1,57 h). L’analyse n’a pas permis d’établir de lien entre de courtes durées de sommeil et une moins bonne santé. En moyenne, les personnes vivant dans des pays où les durées de sommeil sont relativement courtes n'avaient pas une espérance de vie plus courte ni des taux plus élevés de maladies cardiaques ou de diabète, mais présentaient des taux d'obésité plus faibles que celles vivant dans des pays où les durées de sommeil sont relativement longues.
Aussi, la durée de sommeil déclarée par les personnes en bonne santé variait selon les pays, suggérant que les individus ont des besoins flexibles. Les personnes dont le sommeil correspondait à l’idéal perçu dans leur pays avaient tendance à être en meilleure santé. « Cela suggère que la quantité idéale de sommeil correspond à ce qui est considéré comme un sommeil approprié dans le contexte culturel d'une personne », analyse Christine Ou, professeure à l'École des sciences infirmières de l’université de Victoria et première autrice. Les recommandations de santé publique devraient être adaptées aux normes culturelles des populations afin de favoriser de meilleurs résultats en matière de santé, concluent les auteurs.
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