LES ÉTUDES par neuro-imagerie fonctionnelle ont montré que la rééducation des patients ayant subi des dommages cérébraux pendant le développement ou sur les cellules adultes peut permettre une réorganisation corticale, un processus médié par des mécanismes de plasticité induite par une activité. Ces mécanismes « plastiques » peuvent aussi jouer un rôle chez le cerveau vieillissant et dans la maladie d’Alzheimer.
La stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS) a été proposée comme traitement possible des déficits mnésiques associés à la maladie d’Alzheimer. La rTMS est une technique qui délivre des pulsations magnétiques en séquences rapides, jusqu’à 100 Hz.
Cette stimulation rTMS peut moduler l’activité neuronale, avec des effets qui dépendent de la fréquence de la stimulation. Ainsi, une stimulation inférieure à 1 Hz produit une inhibition ; à l’inverse, une stimulation supérieure à 5 Hz produit principalement une excitation.
Il n’y a pas d’étude ayant exploré les effets à long terme d’une rTMS après qu’elle a été appliquée à des patients souffrant de maladie d’Alzheimer.
L’équipe Italienne de Maria Cotelli (Brescia) a pallié ce manque. Le principal objectif de son étude a été d’évaluer les effets de l’application de rTMS au niveau du cortex préfrontal dorsolatéral gauche (DLPFC) sur des fonctions cognitives. Une étude chez des sujets normaux et jeunes avait indiqué une implication du DLPFC dans la fonction de la compréhension de la phrase.
Un but important de l’étude était de vérifier si les bénéfices cognitifs éventuellement enregistrés étaient pérennes, au-delà du moment de l’application de la stimulation magnétique.
Des périodes courtes.
Dix patients vivant à domicile et présentant une maladie d’Alzheimer à un stade modéré ont été enrôlés. Des trains de rTMS ont été délivrés par périodes courtes (durées de 2 secondes) séparées par des durées plus longues sans stimulation (28 secondes), à une fréquence de 20 Hz, lors des sessions quotidiennes de 25 minutes. Ca a duré deux semaines, et chez certains patients deux semaines supplémentaires. Des patients ont reçu des stimulations simulées (groupe placebo).
Des tests neuropsychologiques d’évaluation cognitive, centrés sur la mémoire, les fonctions exécutives et le langage, ont été appliqués avant la rTMS, puis au cours du traitement et jusqu’à huit semaines après la fin.
Au total, la stimulation par rTMS sur la région du DLPFC pendant deux semaines suffit à procurer une amélioration cognitive significative, perceptible particulièrement en ce qui concerne la compréhension auditive des phrases. Elle se mesure en terme de pourcentage de bonnes réponses à un test explorant cette fonction.
Seul le traitement et non le placebo est associé à une amélioration. En revanche, les auteurs notent qu’ils n’ont pas enregistré d’amélioration des performances de dénomination.
Concernant la durée du traitement, une application de rTMS pendant quatre semaines n’apporte pas de bénéfice supplémentaire par rapport à deux semaines.
Mais l’amélioration est constatée huit semaines après la fin du traitement, montrant la rémanence de l’effet.
« Un autre résultat important de notre étude est l’absence d’effets du rTMS sur la mémoire et les fonctions exécutives, ce qui suggère que les bénéfices obtenus ne peuvent s’expliquer par un apprentissage. »
L’explication physiopathologique de l’effet obtenu n’est pas connue. On peut supposer comme les auteurs que les stimulations magnétiques rythmiques réajustent des modes pathologiques d’activité cérébrale et donnent l’opportunité à de nouveaux modes de s’installer dans un réseau affecté.
J Neurol Psychiatry (2010), édition en ligne.
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