Bientôt de la testostérone dans la sclérose en plaques (SEP) ? Pas si surprenant quand on connaît la composante hormonale de la maladie, puisque les femmes sont deux fois plus atteintes que les hommes et qu’elles se portent mieux pendant la grossesse.
Une étude en collaboration CNRS/Université de Strasbourg-Inserm/Université Paris-Sud vient de montrer chez des souris aux fibres nerveuses démyélinisées que la testostérone et une molécule analogue de synthèse stimulent la remyélinisation en induisant la régénération des oligodendrocytes, ces cellules responsables de la production de myéline. Ces récents résultats ouvrent plusieurs pistes thérapeutiques mais aussi diagnostiques dans les maladies démyélénisantes.
Testostérone et analogue
L’équipe dirigée par le DR Said Gandhour a d’abord généré un modèle murin de SEP, en ajoutant à la nourriture des rongeurs un médicament qui séquestre le cuivre, la cuprizone. Les souris ont alors présenté une démyélinisation chronique analogue à celle observée au cours de la phase progressive de la SEP.
Les chercheurs leur ont ensuite administré de la testostérone pendant 6 à 9 semaines. « Résultat : leurs fibres nerveuses ont été à nouveau myélinisées et leurs symptômes se sont remarquablement atténués ». L’équipe a observé les mêmes effets avec un analogue de synthèse de la testostérone, le 7-alpha-méthyl-19-nortestostérone (MENT).
Cibler le récepteur aux androgènes
Plusieurs séries d’expériences ont ensuite confirmé et précisé le rôle des androgènes. D’abord, l’équipe a montré que les hormones mâles entraînaient la transformation des cellules souches neurales en oligodendrocytes et favorisaient la synthèse de myéline par les oligodendrocytes. Ensuite, le rôle pivot du récepteur aux androgènes a été confirmé en mettant en évidence que la testostérone n’avait aucun effet sur la myélinisation chez des souris dont le récepteur était muté.
Le récepteur des androgènes pourrait être ainsi une cible intéressante pour traiter des maladies démyélénisantes. Il est envisageable également d’utiliser les taux sanguins de testostérone comme biomarqueurs de la progression de la maladie.
Brain, 1er janvier 2013. Volume 136(1):132-146.
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