LES RÉSULTATS à 2 ans d’un suivi de 1 380 sujets atteints de maladie d’Alzheimer initialement au même stade de la maladie (stade léger à modéré : MMSE de 10 à 26), pratiquement tous traités par anticholinestérasique, montrent que l’évolution des paramètres cognitifs et fonctionnels est la même quel que soit le pays. En revanche, les paramètres comportementaux, le fardeau ressenti par les aidants et le coût de la maladie varient significativement entre les pays de l’Europe du nord et de l’ouest et ceux l’Europe du Sud.
30 centres experts de 12 pays.
L’étude ICTUS s’est déroulée dans 30 centres experts de 12 pays : pays de l’Europe du Nord (Royaume Uni, Danemark, Suède) de l’Europe de l’ouest (France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Suisse) et de l’Europe du sud (Espagne, Italie, Grèce).
L’ensemble des données recueillies au cours du suivi des patients était destiné à tracer un profil global de la maladie : les aspects cognitifs à l’aide des MMES, ADAS-Cog, score à l’échelle CDR (Clinical Dementia Rating) ; les données d’autonomie et comportementales ; les données socio-économiques (consommation médicale au cours de l’évolution de la maladie) et le fardeau de l’accompagnant.
À chaque visite médicale toutes ces données ainsi que celles concernant les traitements et notamment le traitement spécifique étaient scrupuleusement recueillies, précise le Dr Pierre-Jean Housset (Toulouse)
La population de patients recrutés dans l’étude était homogène en ce qui concerne le statut global de la maladie, l`âge (77 ans en moyenne), le niveau d’éducation, le statut sociofamilial, presque tous avait un accompagnant (conjoint, enfant) susceptible de donner des renseignements sur l’autonomie et le comportement.
En ce qui concerne les données cognitives initiales le MMSE moyen était à 20,5, avec une distribution homogène de l’altération cognitive dans tous les pays. « Cette homogénéité se retrouvait également pour les paramètres d`autonomie. En revanche, dès l’analyse des données initiales on observait, à stade égal de démence, une hétérogénéité surprenante des scores comportementaux entre les pays du nord où les sujets étaient calmes et les pays du sud où ils étaient plus agités » souligne le Dr Housset
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La perte d’autonomie étant faible.
Au cours du temps l’évolution des différents paramètres a été identique dans les trois zones géographiques avec une variation moyenne du MMSE de 1,5 point à un an, de 3,5 -4 points à 2 ans, et une variation identique des paramètres fonctionnels, la perte d’autonomie étant faible.
En revanche l’évolution des troubles comportementaux à 2 ans était différente. Chez les sujets des pays d’Europe du nord et de l’ouest, la maladie a évolué de façon parallèle avec une légère aggravation des troubles cognitifs initiaux. Chez ceux de l’Europe du sud, plus agités, non seulement, il n’y a pas eu d’aggravation des troubles cognitifs mais il y a eu une tendance à la diminution des troubles comportementaux.
« Les résultats de cette étude montrent que les différences géographiques n’ont aucun impact sur le cours de la maladie si on se réfère aux paramètres cognitifs et fonctionnels. En revanche elles ont un impact important sur les aspects comportementaux, le fardeau ressenti par les aidants et le coût de la maladie » conclut le Dr Pierre-Jean Ousset.
Maladie d`Alzheimer & syndromes apparentés, réunion de la fédération des CM2R du sud de la France, Institut Pasteur Paris.
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