Deux semaines de céphalées continues après un concert de Motörhead...

Publié le 04/07/2014
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Crédit photo : AFP

Ces mouvements violents de la tête, de flexion-extension, connus sous le nom de headbanging (voir un exemple ci-dessous), qui accompagnent en rythme le Heavy Metal ont eu chez un patient allemand quelques conséquences délétères.

L’histoire clinique rapportée dans la dernière livraison du « Lancet » est celle d’un homme de 50 ans hospitalisé en neurochirurgie après deux semaines de violentes céphalées. Il n’a aucun antécédent traumatique et rapporte juste avoir pratiqué le headbanging lors d’un concert du célèbre groupe Motörhead, quatre semaines auparavant. Tous les examens biologiques et des tests de coagulation sont normaux et l’examen neurologique clinique également.

Le scanner crânien révèle un hématome sous-dural à droite qui a été évacué. Les céphalées ont cessé dès le 8e jour postopératoire. Après 2 mois de suivi, le patient ne présentait aucun symptôme et l’imagerie montrait la résolution complète de l’hématome sous-dural.

Dissection carotidienne, coup du lapin...

head.gifLe headbanging introduit dans les années soixante-dix, rappelle Ariyan Pirayesh Islamian (Hanovre, Allemagne), est une danse contemporaine qui consiste à effectuer des mouvements brusques de flexion-extension de la tête en rythme avec la musique, souvent du Heavy Metal, avec des tempos allant jusqu’à 200 mouvements par minute. Le nombre de « pratiquants » est inconnu. Généralement considéré sans danger, le Headbanging peut être à l’origine de dissection carotidienne, d’emphysème médiastinal, de fracture l’odontoïde, de coup du lapin...

Une revue de la littérature a permis de retrouver 3 cas d’hématomes sous-duraux secondaires décrits dans les mêmes circonstances, dont un reclassé en hématome subaigu ayant entraîné la mort.

Dans le cas présent, il est probable que les mouvements répétés de flexion-extension aient entraîné une rupture des veines et causé l’hémorragie dans l’espace sous-dural. L’existence d’un kyste arachnoïdien peut-être considérée comme un facteur de risque... de même que Motörhead, réputé comme l’un des groupes de rock les plus durs.

Chronic subdural haematoma secondary to headbanging. The Lancet. Vol 384 5 juillet 2014

Dr Anne Teyssédou

Source : lequotidiendumedecin.fr