Il y a davantage de SEP chez les non-buveurs d’alcool

Publié le 07/01/2014
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Crédit photo : PHANIE

En étudiant les relations entre la prise de boissons alcooliques et l’évolution de la SEP, des auteurs suédois trouvent « une association inverse et dose-dépendante entre la consommation d’alcool et le risque de développer une SEP, significative pour les hommes comme pour les femmes ».

Pour Anna Karin Hedström et coll, ces résultats « ne donnent pas d’arguments pour recommander l’abstinence totale des boissons alcooliques chez les patients souffrant de SEP » (publication dans le « JAMA Neurology »).

Deux études cas-témoins

Ces auteurs ont réalisé une analyse de deux études épidémiologiques cas-témoins : (EIMS, Epidemiological Investigation of Multiple Sclerosis, comportant 745 cas), et GEMS (Genes Environment in Multiple Sclerosis, comprenant 5 874 cas). Les témoins sont recrutés dans la population générale.

Dans l’étude EIMS, les femmes qui rapportent une consommation élevée d’alcool (15 g/jour ou 112 g/semaine) présentent un odds ratio de 0,6 de développer une SEP, comparativement aux femmes qui ne boivent pas ; l’OR est de 0,5 chez les hommes. Dans l’étude GEMS, les OR sont de 0,7 pour femmes et hommes. Et par ailleurs, dans les deux études, les effets nocifs du tabagisme sont plus prononcés chez les non-buveurs.

Des maladies auto-immunes moins fréquentes

Le mécanisme par lequel l’alcool semble réduire l’auto-immunité reste à déterminer, commentent les auteurs. Les études animales ont montré des propriétés immunomodulatrices. De plus l’alcool franchit facilement la barrière hémato-encéphalique. En consommation modérée, ce composé exerce des effets anti-inflammatoires en augmentant le taux d’interleukine 10 et en diminuant la réponse des mononucléaires.

« Dans l’étude européenne MONICA, une consommation modérée d’alcool, sous la forme de vin ou de bière, a été associée à des taux réduits de marqueurs de l’inflammation, dans trois pays européens différents », rappellent les auteurs.

Une association inverse entre la consommation d’alcool et le risque de développer des maladies cardiovasculaires est connu de longue date. Plus récemment, il a été montré que certaines maladies auto-immunes – hypothyroïdies, lupus érythémateux disséminé et polyarthrite rhumatoïde – sont moins fréquentes chez ceux qui consomment de l’alcool, comparativement à ceux qui n’en boivent pas du tout.

Publication dans le « JAMA Neurology ».

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr