À l'occasion de la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer qui se tient ce 21 septembre, l’Hôpital Fondation Rothschild présente son récent projet de recherche clinique Brainwaves. Ce programme vise à évaluer une approche innovante combinant Doppler intracrânien et anti-TNFα.
Le principe : ouvrir brièvement, de manière réversible et indolore, la barrière hématoencéphalique du patient par des ultrasons grâce au Doppler pour permettre au médicament de mieux pénétrer dans le système nerveux central, et ainsi accroître son efficacité.
« Ce projet s’appuie sur plusieurs atouts : une technique maîtrisée de longue date - le Doppler intracrânien -, un médicament disponible sur le marché, un faible coût et une rapidité de mise en place. C’est assurément une piste prometteuse dans la prise en charge de cette maladie toujours sans traitement », indique le Dr Jean-Claude Sadik, neuroradiologue à l'Hôpital Fondation Rothschild et pilote du projet Brainwawes.
15 volontaires seront inclus
Le fait d'ouvrir la barrière devrait aider le traitement anti-inflammatoire, injecté par voie sous-cutanée, à bloquer l'inflammation dans le cerveau, en cause dans l'apparition des symptômes et l'évolution de la maladie.
En effet, « si la barrière hématoencéphalique joue un rôle absolument essentiel de protection du système nerveux central en empêchant des substances toxiques d’y pénétrer, elle joue aussi ce rôle de barrière avec les médicaments, en les rendant moins efficaces », est-il expliqué dans un communiqué conjoint de l'hôpital et de CNP Assurances, qui finance le projet (mécénat).
L'anti-TNFα (Etanercept) est un médicament déjà autorisé dans plusieurs maladies inflammatoires comme la polyarthrite. L'équipe de l'Hôpital Fondation Rothschild s'y est intéressée car lorsque les personnes souffrant de maladies inflammatoires chroniques sont traitées par anti-TNF-alpha, leur risque de développer la maladie d’Alzheimer redevient identique à celui de la population générale. Or, on estime qu'elles ont habituellement 60 % de risque en plus de développer la maladie.
Au total, 15 volontaires devraient être inclus dans l'étude. Ils seront suivis à l’Hôpital Fondation Rothschild et/ou à l’hôpital Fernand Widal (AP-HP).
L'objectif est d'apporter la preuve de concept que l'approche « ouverture de la barrière hématoencéphalique + médicament » permet bien au traitement de passer dans le liquide cérébrospinal et qu'elle lui permet d'agir directement sur l’inflammation du cerveau pour réduire les symptômes de la maladie.
En France, près d’1 million de personnes sont touchées par la maladie d'Alzheimer.
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