La TA à l’âge moyen est prédictive de la perte de mémoire

Publié le 14/11/2013
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Crédit photo : S TOUBON

Une équipe de San Diego (États-Unis) vient de montrer une association entre une tension artérielle élevée et des biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer. Les résultats sont publiés dans « Neurology » (Daniel Nation et coll., 13 novembre 2013).

Les chercheurs se sont appuyés sur la tension différentielle, obtenue en soustrayant la PAD de la PAS et qui s’accroît avec l’âge. Elle est considérée comme un indice du vieillissement vasculaire.

L’étude de Daniel Nation et coll. a été réalisée chez 177 personnes âgées de 55 ans et 100 ans, qui n’avaient pas de symptômes d’Alzheimer à l’inclusion. La tension des participants a été mesurée et une ponction lombaire a été effectuée chez tous les participants.

Les patients présentant les tensions différentielles les plus élevées, sont aussi ceux chez qui existent les plus grandes probabilités d’observer dans le LCR des biomarqueurs bêta amyloïdes (ou des plaques) et de la protéine tau (ou des fibrilles), comparativement à ceux ayant les tensions différentielles plus basses.

Pour chaque accroissement de 10 points de la tension différentielle, le taux de protéine tau augmente de 1,5 picogramme/ml.

Chez les 55 ans et les moins de 70 ans

La relation est observée dans la tranche d’âge entre 55 ans et 70 ans, mais pas pour les personnes entre 70 ans et 100 ans. « Aux âges moyens de la vie, les personnes qui ont une tension élevée, ont une probabilité accrue d’avoir des biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer présents dans le LCR, quand on compare avec les sujets dont la tension est la plus basse », soulignent les auteurs. Même s’ils n’ont pas de symptômes.

Ces résultats suggèrent « que les forces en jeu dans la circulation du sang sont peut-être reliées aux développements biologiques pathognomoniques de la maladie d’Alzheimer et préfigurent la mort des cellules cérébrales », interprètent les auteurs.

Ils rappellent que leurs résultats sont cohérents avec les données indiquant que, à l’âge moyen de la vie, une tension artérielle élevée est un indicateur prédictif de problèmes ultérieurs mnésiques et cognitifs, ainsi que de perte de cellules cérébrales, meilleur que la tension artérielle au grand âge.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr