Il n’est jamais trop tard pour commencer à bouger

Les mains font le jeu de la tête

Publié le 25/04/2012
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Crédit photo : BSIP

BOUGER est bon pour la santé, on le sait. Faire de la marche tous les jours réduit le risque de déclin cognitif, cela est déjà largement documenté. Ce qui l’est moins mais tout aussi encourageant, c’est que le fait d’être actif d’une manière générale et dans la vie courante, sans forcément faire de la marche forcée, est bénéfique pour le maintien cognitif, y compris à un âge avancé.

L’étude menée chez des plus de 80 ans a montré « que non seulement l’exercice physique, mais aussi les activités telles que faire la cuisine, la vaisselle, le ménage, et jouer aux cartes sont associées à une réduction du risque de voir apparaître une maladie d’Alzheimer », écrit Aron Buchman (Université de Chicago). « Ces résultats nous incitent à encourager l’activité physique de toute nature chez des personnes très âgées qui ne pourraient peut-être pas faire une activité physique classique, mais ont tout à gagner d’un mode de vie plus actif. »

Un actigraphe au poignet.

Pour l’étude, les 716 personnes incluses ont été munies d’un actigraphe, un appareil placé au poignet non dominant, qui a monitoré en continu l’activité physique et non physique, pendant dix jours. Pendant les quatre ans de la durée de l’étude, les participants ont eu des tests annuels pour mesurer la mémoire et les aptitudes cognitives (pensée, raisonnement…). Ils ont aussi soigneusement consigné leurs activités, tant physiques que sociales. C’est la première étude utilisant une mesure objective du mouvement en ajout à l’auto-déclaratif, fait remarquer Buchman.

L’étude a eu lieu dans le cadre du « Rush Memory and Aging Project », une cohorte étudiée de façon prospective et observationnelle. Les sujets étaient dénués de signes de démence à l’inclusion.

Au cours de l’étude, 71 individus ont développé une maladie d’Alzheimer. Globalement, les résultats montrent que les personnes dans le groupe des 10 % les plus actives quotidiennement, ont une probabilité réduite de moitié de développer un Alzheimer, comparativement aux 10 % les moins actives.

Les associations significatives sont observées pour la mémoire épisodique, la mémoire de travail et la vitesse de perception. Il y a une différence, mais non significative, pour les aptitudes visuospatiales, « suggérant que la relation d’une activité physique avec une mesure cognitive globale, reflète des bénéfices qui s’étendent dans un éventail de domaines cognitifs. Ce qui est à distinguer de certaines autres fonctions somatiques, telle que la fonction rénale, associée à la mémoire seule dans cette étude. »

Comme l’actigraphe est attaché au poignet, des activités telles que faire la cuisine, et le ménage, mais aussi jouer aux cartes et même actionner les roues d’une chaise roulante au bras, sont associées à une réduction de la survenue d’un Alzheimer.

Neurology, 18 avril 2012.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9119