DANS LA MALADIE d’Alzheimer, le peptide bêta amyloïde sous sa forme d’oligomères solubles serait-il à l’origine des altérations cognitives plus que les plaques amyloïdes, considérées par de nombreux chercheurs comme le trait pathogénétique de cette maladie ? Sam Gandy et coll. rappellent que les plaques amyloïdes ont été décrites il y a une centaine d’années et « qu’il existe de longue date un débat à leur sujet : sont-elles toxiques, inertes ou protectrices ? »
Certains groupes de recherche ont évoqué l’hypothèse que les oligomères solubles de peptides bêta amyloïdes, qui constituent une autre forme sous laquelle ce peptide se concrétise dans le cerveau, pourraient être le composant clef des amoindrissements cognitifs de la maladie.
Jusqu’ici, les études avaient été menées en administrant des oligomères prélevés chez des patients malades à des animaux. Gandy et coll. ont voulu aller plus loin dans la démarche. Ils ont mis au point des souris génétiquement modifiées qui, tout au long de leur vie, ne forment que ces oligomères solubles, et jamais de plaques.
Des tests cognitifs à ces souris.
Ils ont fait réaliser des tests cognitifs à ces souris, comme le labyrinthe aquatique, aux âges de 6 et 12 mois. Ils ont observé que ces souris présentent autant d’altérations cognitives que celles qui développent à la fois des plaques amyloïdes et des oligomères. Et lorsqu’ils ont ajouté aux souris un gène qui convertit les oligomères en plaques amyloïdes (ce qu’ils confirment par analyse anatomo-pathologique du cerveau des animaux), cela n’a pas augmenté pas les altérations cognitives.
« Nos résultats pourraient aider au développement d’agents de neuro-imagerie pour visualiser les oligomères et à la mise au point de traitements pour les détoxifier. » Ils proposent aussi l’analyse « days-to-criterion », qu’ils décrivent comme optimale pour évaluer les changements cognitifs sur un petit modèle animal.
Annals of Neurology, 27 avril 2010.
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