Traumatismes crâniens légers de l’enfant : la substance blanche trinque

Publié le 17/12/2012
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Crédit photo : PHANIE

Un traumatisme crânien léger affecte un cerveau en développement d’un enfant davantage que ne le fait un traumatisme de la même intensité chez un adulte. Il faut le savoir, pour surseoir à la reprise d’une activité physique ayant causé un traumatisme initial, et susceptible d’en provoquer d’autres.

Andrew Mayer et coll. (Université du Nouveau Mexique) rapportent une étude réalisée chez des enfants de 10 à 17 ans, ayant souffert d’un traumatisme crânien léger.

Des tests cognitifs ont été réalisés chez 15 enfants ayant souffert d’un traumatisme crânien récent (moins de 3 semaines), ainsi que chez 15 témoins. Ils ont été complétés par une imagerie du cerveau avec tenseur de diffusion (examen qui permet de visualiser la substance blanche). Des changements subtils des performances cognitives sont observés, ainsi que des modifications de la substance blanche.

Les chercheurs constatent que les modifications de la structure de la substance blanche, qui sont visibles deux semaines après l’incident traumatique, sont encore présentes trois mois plus tard, alors que les symptômes ont disparu.

« L’importance des modifications de la substance blanche est supérieure à ce qui est observé chez l’adulte dans le cas de traumatismes légers. Ce qui laisse penser que les différences au cours du développement du système musculo-squelettique et du cerveau rendent les jeunes patients plus vulnérables aux chocs », expliquent Mayer et coll.

Les particularités sont telles que, dans 90 % des cas, l’imagerie a permis de faire la distinction entre un enfant ayant été traumatisé crânien et un témoin, en aveugle.

L’imagerie avec tenseur de diffusion, qui n’expose pas à un rayonnement X, pourrait être utilisée, d’une part, pour le diagnostic, et, d’autre part, pour mieux caractériser les processus de récupération du cerveau, expliquent les auteurs.

Les modifications présentes au niveau de la substance blanche correspondent-elles à une étape du processus de cicatrisation ou correspondent-elles à un changement permanent ? Cela va faire l’objet d’études ultérieures.

The Journal of Neuroscience, 12 décembre 2012.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr