ENCORE en évaluation, le florbetaben, radio traceur se liant à la substance bêta amyloïde cérébrale, permet en imagerie PET-scan de visualiser les plaques amyloïdes chez le patient vivant. Un atout pour le diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer.
On estime que 10 % des plus de 65 ans sont atteints de démence, deux tiers d’entre eux ont une maladie d’Alzheimer… Elle reste largement (10 à 30 %) sous-diagnostiquée ou reconnue tardivement. Pendant longtemps, comme à l’époque d’Alzheimer, seul l’examen cérébral post mortem pouvait révéler les éléments anatomo pathologiques de la maladie.
La situation diagnostique a changé avec des bio marqueurs ou de nouvelles techniques d’imagerie cérébrale telle qu’IRM, imagerie moléculaire PET (Positron Emission Tomography) évaluant le métabolisme cérébral du glucose… Les experts internationaux ont d’ailleurs souhaité une révision des critères diagnostiques lors de l’AAICAD 2010 (Alzheimer Association International Conference on Alzheimer Disease).
La recherche de radio-ligands permettant de visualiser chez le sujet vivant les dépôts amyloïdes précoces est un enjeu important : aide à la différenciation des autres démences, espoir d’intervenir le plus tôt possible, de façon globale et médicamenteuse. De même, les traitements actuels n’étant que symptomatiques, la conception et l’évaluation des nombreuses molécules en développement pourraient être facilitées.
Sensibilité de 80 %, spécificité de 90 %.
Les Laboratoires Bayer Schering Pharma ont conçu le florbetaben, traceur radio-actif ciblant la substance amyloïde. Son utilisation en PET- scan permet de bénéficier de la synergie de l’imagerie moléculaire et du scanner en un seul examen. Cette petite molécule, dont la demi-vie radioactive est de 110 minutes, est injectée par voie veineuse à très petites doses. Les études préliminaires montrent une sensibilité de 80 % et une spécificité de 90 %. L’évaluation visuelle des plaques permet de différencier nettement les patients ayant une maladie d’Alzheimer des volontaires sains. Les données sont mieux corrélées à la classification clinique que celles concernant le génotype ApoE4.
« Il s’agit d’un examen rapide et non invasif, les images sont faciles à interpréter » insiste le Pr Osama Sabri (Leipzig, Allemagne). Il ne va pas remplacer les procédures diagnostiques actuelles, mais s’y ajouter en apportant une preuve visuelle de dépôts amyloïdes, toujours très en avance sur la clinique, chez les sujets souffrant de troubles cognitifs légers par exemple, ou à haut risque familial.
Un vaste programme international d’évaluation clinique phase III se poursuit tandis que l’étude LEXPERT supervisée par l’université de Leipzig évalue le couplage des données PET et IRM. Bayer Schering qui travaille en étroite collaboration avec l’Université développe d’autres traceurs PET en cancérologie, cardiologie et neurologie (ciblant protéine tau et α-synucléine).
Leipzig, conférence de presse internationale organisée par Bayer Schering Pharma AG.
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