Étude

Voyage en IRM

Publié le 30/01/2012
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Dans les années 1970, les amateurs de l’état psychédélique n’avaient pas imaginé, même dans leurs trips les plus fous, que les effets de leurs substances hallucinogènes seraient un jour scrutés par la science. L’IRM fonctionnelle n’avait pas encore été inventée. Maintenant qu’elle l’a été, une équipe britannique s’en est servie, après avoir administré une portion intraveineuse de psilocybine (principe actif des champignons hallucinogènes) à des volontaires pour le voyage. Ils font donc aussi un séjour dans l’appareil à imagerie. L’équipe de David Nutt rapporte que « l’intensité des effets constatés par les participants, qui comprennent des visions de motifs géométriques, des sensations corporelles étranges et une altération des perceptions spatio-temporelles, est corrélée avec une réduction de l’oxygénation et du flux sanguin dans certaines régions du cerveau ». Ces régions sont le cortex préfrontal médian et le cortex cingulaire postérieur. On sait que le premier est hyperactif dans la dépression ; le second a un rôle supposé dans la conscience et la perception de l’identité. La suppression d’activité est assortie d’une remémoration de souvenirs personnels, rapportés par les sujets s’étant prêtés à l’expérience. Ce qui pourrait, selon les auteurs, conférer des utilités au principe actif des « magic mushrooms » dans la dépression et comme aide à la psychothérapie, suggèrent les auteurs. Reste à régler le problème des effets secondaires…

Proc Natl Acad Sci USA, en ligne le 23 janvier et British Journal of Psychiatry, 26 janvier 2012.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9074