L’ÉTUDE de Nikolaos Scarmeas et coll. (Université de Columbia, New York) suggère que le fait de consommer des aliments qui contiennent des acides gras polyinsaturés (PUFA) oméga-3, tels que le poisson, le poulet, les huiles d’assaisonnement et les fruits oléagineux, permettent de réduire les taux sanguins de la protéine bêta-amyloïde, qui est associée aux problèmes de mémoire et à la maladie d’Alzheimer.
« Il n’est pas facile de mesurer les dépôts de protéine bêta-amyloïde dans le cerveau. Mais il est relativement aisé de mesurer cette protéine dans le sang. Et on sait que, jusqu’à un certain degré, les taux sanguins reflètent les dépôts cérébraux. »
Dans cette, étude, ont été inclus 1 219 New Yorkais de plus de 65 ans, sans troubles cognitifs. On leur a fait remplir un questionnaire détaillant la composition de leur alimentation. La mesure sanguine de la protéine bêta amyloïde a eu lieu 1,2 an après.
Les chercheurs ont recherché un lien avec la protéine bêta circulante pour dix aliments : acides gras saturés, acides gras polyinsaturés oméga 3 et oméga 6, acides gras monoinsaturés, vitamine E, vitamine C, bêta-carotène, vitamine B 12, folates et vitamine D.
Taux bas de protéine bêta amyloïde.
Ils trouvent que plus un individu consomme d’acide gras oméga 3, plus les taux de protéine bêta-amyloïde sanguins sont bas (p ‹ 0,001). Dans les modèles ajustés, les oméga 3 représentent un fort indicateur prédictif de la protéine bêta amyloïde circulante (p = 0,02). Consommer 1 g d’oméga 3 par jour (ce qui est équivalent à un demi-filet de saumon par semaine) est associé à une réduction de 20 à 30 % du taux de protéine bêta-amyloïde dans le plasma. Les auteurs notent que cette quantité est inférieure à la moyenne de ce qui est consommé par les participants. Les oméga 3 consommés dans cette étude proviennent plus souvent d’assaisonnement de salade, poisson, volaille, margarine et noix.
En revanche, les autres nutriments testés n’apparaissent pas associés aux taux plasmatiques de protéine bêta-amyloïde. Et les résultats ne sont pas modifiés quand on ajuste pour l’âge, l’éducation, le sexe, l’origine ethnique et la quantité totale de calories consommées. Ils ne sont pas différents non plus pour les participants qui ont un gène de prédisposition à la maladie d’Alzheimer (variant d’APOE).
L’étape suivante va consister à déterminer si les oméga 3 ou d’autres nutriments peuvent être liés à la protéine bêta amyloïde présente dans le LCR ou dans le cerveau. Ou à d’autres protéines marqueurs de la maladie d’Alzheimer. Ce qui pourrait renforcer la notion d’éléments alimentaires à même de prévenir certaines démences ou d’être bénéfiques à cet égard.
On savait déjà que l’alimentation de type méditerranéenne est associée à une prévalence moindre de troubles cognitifs bénins, précurseurs de maladie d’Alzheimer. Les mécanismes biologiques commencent à être découverts.
Neurology, 2 mai 2012.
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