Le parlement vient d’adopter, le 21 mai dernier, une proposition de loi visant à garantir la qualité de l’offre alimentaire en outre-mer.
Jusqu’ici, certains produits distribués en outre-mer, étaient plus sucrés. « Rien ne peut justifier qu’un soda, qui contient en France 9,446 g de sucre pour 100 g, en contienne 44 % à 48 % de plus en Guadeloupe, en Guyane ou en Martinique », a ainsi remarqué Aline Archimbaud, Sénatrice de Seine-Saint-Denis et secrétaire de la commission des Affaires sociales, du groupe écologiste.
En effet, alors que tous les professionnels de santé s’accordent pour reconnaître les effets délétères des produits trop sucrés, les industriels de l’alimentation continuent à distribuer des produits plus sucrés aux ultra-marins qu’aux Français de l’hexagone. Leur justification est simple : « l’appétence des ultra-marins pour le sucre » (1). Or parmi la population ultra-marine, 25 % des enfants et adolescents et plus d’un adulte sur deux ont des problèmes de surcharge pondérale, contre 14,5 % dans l’hexagone.
Autre élément visé par cette loi : les dates de limite de consommation (DLC). Elles ne pourront plus être différentes pour un même produit. En effet, jusqu’ici, alors que l’on a 30 jours pour consommer un yaourt à Paris, le même pouvait être consommé jusqu’à 50 jours... après avoir pris l’avion. Une différence qui pouvait atteindre 100 jours pour le gruyère râpé (DLC à 40 jours contre 140 outre-mer).
Cela se doublait d’une situation de concurrence déloyale, pour la fédération des entreprises d’outre-mer : les produits fabriqués sur place étaient soumis aux délais hexagonaux classiques et ne bénéficiaient pas de ce double étiquetage.
Pour Victorin Lurel, ministre des Outre-mer, ce texte « met un terme à des pratiques discriminantes qui visent les outre-mer depuis bien trop longtemps » (2). Ajoutons que cette loi soutient les approvisionnements directs de produits de l’agriculture ce qui favorisera les circuits courts lors de l’attribution des marchés publics de restauration collective et ainsi les emplois. Dans ces départements, le taux de chômage atteint plus de 20 % voire 28,9 % pour La Réunion (3).
(1) Outre-mer : guerre du sucre entre députés et industriels. Le Monde du 07/10/2 011
(2) AFP
(3) Eurostat 2010
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