CHEZ des patients atteints d’une maladie d’Alzheimer modérée et porteurs d’une cataracte, « nous voulions découvrir si une amélioration significative de la vision pouvait conduire à une modification positive de l’humeur et du comportement ou au contraire bouleverser les stratégies d’adaptation de ces patients fragiles ». Tel était l’objectif de l’étude présentée par Brigitte Girard (hôpital Tenon, Paris) à Orlando (Floride), lors du 115e congrès de l’académie américaine d’ophtalmologie. Le bilan de l’équipe est positif. Le remplacement du cristallin opacifié apporte une amélioration de l’état du patient.
Le travail français, le premier du genre, s’est fondé sur une notion apportée par une étude antérieure. Elle montrait, après chirurgie de la cataracte, une amélioration de la qualité de vie des sujets âgés (indemnes de démence). Elle notait qu’une altération de la vision agissait de façon négative sur l’humeur et la cognition dans ces tranches d’âge élevées.
Cataracte avancée mono- ou bioculaire.
L’équipe de l’hôpital Tenon a donc enrôlé 38 sujets, âgés de 85 ans en moyenne, tous porteurs d’une maladie d’Alzheimer modérée. En outre, ils avaient une cataracte avancée mono- ou bioculaire. Ils ont tous bénéficié de la pose d’un implant cristallinien. Au plan ophtalmologique, ils ont eu, sauf dans un cas, une excellente récupération de la vision de près et de loin.
Un mois avant l’intervention un neuropsychologue avait évalué tous les participants sur divers plans : humeur et dépression, comportement, autonomie, cognition. Les mêmes tests ont été réalisés trois après la chirurgie. Le statut cognitif s’était amélioré de 25 %. Dans de nombreux cas, la symptomatologie de dépression s’était effacée. Globalement le niveau d’amélioration rejoignait ce qui est rencontré après ce type d’intervention chez des patients non atteints de démence. En revanche, le niveau d’autonomie n’a pas été modifié.
Brigitte Girard ajoute que le sommeil des patients s’est également amélioré, de même que les troubles nocturnes. Des travaux antérieurs suggèrent le rôle de la normalisation du cycle et des niveaux de la mélatonine par la chirurgie. Des études à venir devraient chercher à définir les facteurs précisément responsables de l’amélioration.
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