Au Sénégal, la mortalité néonatale est de 23 pour 1000 naissances vivantes. Et de 28 pour 1000 dans les campagnes, Dakar concentrant la quasi-totalité des spécialistes (90 % des pédiatres, par exemple). En cause : la prématurité, l'asphyxie néonatale, les infections, ou encore les malformations congénitales, a expliqué le Pr Ndèye Ramatoulaye Diagne Guèye, Pédiatre néonatologiste de l'université de Thiès, lors du Forum Afrique de l'Ouest France (voir ci contre). Le constat n'est pas meilleur pour la mortalité maternelle, dont le ratio s'élève à 315 pour 100 000 naissances.
Que faire ? La pédiatre défend le développement des soins obstétricaux et néonatals d'urgence en milieu rural, du très simple (le peau à peau, la méthode kankourou, la mise au sein de l'enfant) au plus complexe, comme les protocoles simplifiés de réanimation, qui peuvent être appris dans la communauté. « Il faut faire simple, développer des techniques adaptées au contexte, accepter la délégation de tâches car toutes les femmes ne viendront jamais à la maternité » a-t-elle expliqué.
Au-delà des carences en matériel et ressources humaines du système de santé, des clefs se trouvent dans les comportements et mentalités. Ceux des parents, qui parfois attendent trop pour se rendre dans une structure de soins, mais aussi des soignants, qui se rendent parfois coupables de violences verbales à l'égard des femmes, en particulier les primipares. Des problèmes mis en lumière dans la série télévisée panafricaine à succès « C'est la vie », financée en partie par le fonds Muskoka, qui dépeint la vie d'un centre de santé dans un quartier imaginaire mais réaliste de Dakar. Le changement du regard porté sur l'enfant est aussi indispensable selon le Dr Ngashi Ngongo, conseiller Unicef pour l'Afrique de l'Ouest et du centre. « On s'est beaucoup concentré sur la survie, au détriment du développement de l'enfant, trop souvent considéré comme la chèvre du village, moins comme un sujet citoyen à stimuler ».
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