Les papilles gustatives seraient moins sensibles chez les enfants obèses

Publié le 21/09/2012
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Crédit photo : PHANIE

L’hypothèse ne va pas forcément de soi. On avait plutôt dans l’idée que les enfants trop gros laissent libre cours à une gourmandise débordante. Mais si c’était l’inverse ? Si les enfants trop gros mangeaient en excès pour compenser un plaisir gustatif en berne ? C’est ce que suggèrent des chercheurs berlinois en montrant que les papilles gustatives des enfants obèses sont moins sensibles que celles de leurs camarades de poids normal.

Leur moindre faculté à distinguer les 5 saveurs de base, le sucré, le salé, l’amer, l’acide et l’umami, cette 5e saveur en provenance du Japon liée au glutamate, les pousserait à consommer en grande quantité pour avoir les mêmes sensations.

22 languettes tests

L’équipe du Dr Susanna Wiegand au Charite Universitatsmedzin a comparé la sensibilité gustative de 94 enfants de poids normal à celle de 99 enfants obèses, grâce à 22 « languettes imprégnées » placées sur la langue. Ces languettes testaient chaque goût selon 4 niveaux d’intensité avec deux languettes placebo.

Il était demandé aux enfants de ne pas manger, ni mâcher un chewing-gum ni boire autre chose que de l’eau au moins 1 heure avant les tests. La somme des 5 sensations gustatives aux 4 niveaux d’intensité autorisait un score maximal de 20.

Une difficulté à identifier les saveurs

De manière générale, les enfants avaient plus de facilité à différencier le sucré du salé, et plus de difficultés à distinguer le salé de l’amer, et le salé de l’umami ; les filles et les enfants plus grands avaient de meilleurs résultats. Les enfants obèses avaient plus de difficultés à identifier les saveurs, en particulier le salé, l’umami et l’acide, avec un score moyen de 12,6 par rapport à 14 chez leurs comparses de poids normal. Alors que les différentes intensités du sucré n’ont posé de problème à personne, les enfants obèses sous-côtaient l’intensité 3 fois sur 4 par rapport aux autres enfants.

Archives of Disease in Childhood. doi10.1136/archdischild-2011-301189

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : lequotidiendumedecin.fr