C’est une des nouveautés de la réforme du DES de pneumologie, qui est passé de quatre à cinq ans de formation : les internes ont désormais la possibilité de faire un stage dans un cabinet de pneumologie libéral. « Il s’agissait d’une demande forte des internes qui, pour certains, souhaitaient découvrir la réalité de l’exercice de ville », indique le Pr Bernard Maître, président du Collège des enseignants de pneumologie.
Ce stage en libéral intervient dans la phase d’approfondissement, qui se trouve au milieu du DES. D’une durée de trois ans, cette phase est précédée de la phase socle (un an) et est suivie de la phase de docteur junior (un an). « Comme les stages hospitaliers, ce stage en libéral dure six mois. C’est une période de formation. L’interne n’est pas seul et n’est pas là pour faire un remplacement. Il est placé sous la responsabilité d’un maître de stage, un pneumologue libéral rattaché à un hôpital universitaire », indique le Pr Maître, en précisant que, pour recevoir un interne en stage, le pneumologue libéral doit avoir suivi une formation. « Le problème est qu’aujourd’hui, les formations de ces maîtres de stage ne sont pas standardisées, ni validées sur l’ensemble du territoire. C’est la raison pour laquelle, au niveau de la Fédération française de pneumologie et des coordinateurs de DES, nous sommes en train de proposer une formation nationale qui puisse servir de socle commun à tous les maîtres de stage », indique le Pr Maître.
Des formations à standardiser
Ces stages se mettent doucement en place. « Pour l’instant, en Île-de-France, nous avons eu deux cabinets libéraux qui ont eu un agrément et un stage pour lequel un poste a été ouvert », indique le Pr Maître. « La nouvelle réforme est en train de se mettre en place et les premiers stages en libéral devraient démarrer l’année prochaine », souligne la Dr Mireille Padovani, pneumologue libérale à la Seyne-sur-Mer.
Selon elle, ces stages vont permettre aux internes de découvrir toutes les activités de la pneumologie de ville. « Pour l’instant, c’est un univers qu’ils ne connaissent pas car la formation hospitalière est très centrée sur l’hôpital. Avec ces stages, le but est de construire des passerelles entre l’hôpital et la ville » indique la Dr Padovani.
Une activité variée
Les pneumologues qui joueront le rôle de maîtres de stage, vont donc s’efforcer de montrer toutes les facettes de leur exercice. « En ville, ils découvriront une activité de consultation plus large qu’à l’hôpital, tout en ayant un accès à un plateau technique pour faire de l’endoscopie ou une exploration fonctionnelle respiratoire. Ils vont peut-être découvrir une pneumologie plus généraliste, avec la prise en charge et le suivi de pathologies, sans que cela ne débouche forcément sur une hospitalisation », détaille la Dr Padovani.
Les pathologies traitées en cabinet de ville sont variées. « Nous avons une activité de prévention de prévention et de diagnostic pour la BPCO et pour l’asthme. Nous prenons aussi en charge les pathologies infectieuses, vasculaires, avec le repérage des embolies pulmonaires. Nous traitons les intrications cardio-pneumologiques. Nous nous occupons enfin bien sûr des pathologies du sommeil avec le diagnostic des syndromes d’apnée du sommeil et les indications de ventilation », indique la Dr Padovani, en insistant sur la notion de complémentarité et de partenariat entre l’hôpital et la ville. « Ces stages restent placés sous la responsabilité du doyen et du centre hospitalo-universitaire de référence », souligne-t-elle.
Exergue : « L’interne n’est pas seul et n’est pas là pour faire un remplacement »
Entretien avec le Pr Bernard Maître président du Collège des enseignants de pneumologie et la Dr Mireille Padovani, pneumologue libérale à la Seyne-sur-Mer
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