Art-thérapie : l’analyse des bénéfices reste à affiner

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Publié le 28/06/2023
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Les interventions artistiques de groupe ont un bénéfice dans la prise en charge des personnes souffrant d'anxiété primaire et/ou de dépression, mais des recherches plus approfondies sont indispensables pour déterminer quelles modalités artistiques sont les plus bénéfiques selon les objectifs thérapeutiques visés. Telle est la conclusion d’une revue systématique sur le sujet publiée dans « BMJ Open ».

Pour cette analyse de la littérature, les auteurs n’ont pu retenir que 12 études, issues de neuf pays (Australie, Brésil, Chine, Finlande, Italie, Mexique, Taïwan, Thaïlande et États-Unis) et publiées de 2004 à 2021. Elles portaient au total sur 669 participants souffrant d'anxiété et/ou de dépression. Cinq grandes modalités d’interventions artistiques y étaient analysées : la danse (cinq études), la musicothérapie (deux), l'art-thérapie (trois), les arts martiaux (une) et le théâtre (une).

La participation active associée à un effet positif sur l'anxiété et la dépression

Toutes concluent que des interventions artistiques de groupe impliquant une participation active des patients peuvent avoir un impact positif sur les symptômes d'anxiété et de dépression mais aussi sur le bien-être. Concernant la qualité de vie, aucune preuve concluante d'un avantage n’a été mise en évidence dans les deux études qui portaient sur ce résultat. 

Dans l’ensemble, « les études incluses présentaient de nombreux problèmes méthodologiques, notamment un manque de comparaisons directes entre différentes modalités artistiques », insistent les auteurs. Ces résultats invitent à développer des recherches avec « une plus grande rigueur méthodologique avant de pouvoir tirer des conclusions définitives sur les modalités particulières d'art-thérapie qui offrent les plus grands avantages pour les personnes souffrant d'anxiété et/ou de dépression et pour quels résultats », jugent-ils.

Ils préconisent ainsi une plus grande uniformité dans les indicateurs retenus pour permettre une méta-analyse. « Les études à un seul bras doivent être évitées », poursuivent-ils, car l'absence d'un groupe témoin empêche de « déterminer dans quelle mesure tout bénéfice observé est attribuable à des biais tels qu'un effet placebo résultant de l'attention des animateurs de session par opposition à un effet lié à l'intervention elle-même. » Les effets sur la communication fonctionnelle (capacité à communiquer ses sentiments et ses besoins) nécessiteraient également une enquête.


Source : lequotidiendumedecin.fr