En se fondant sur des données
MEDLINE
,
EMBASE
,
COCHRANE
recherchées jusqu’en janvier 2013,
Lewis
et
coll
(
abstract
1 002) ont effectué une
méta-analyse
des essais sur la
supplémentation
calcique
avec ou sans vitamine D évaluant la mortalité de toutes causes et les hospitalisations ou décès liés à une atteinte cardiaque
ischémique
. Cette
méta-analyse
(18 études
randomisées
contrôlées, publiées en
anglais
, concernant des femmes de plus de 50 ans, ayant une
supplémentation
calcique
de plus de 1 an), fait état d’un risque relatif (
RR
) de mortalité globale de 0,96 (95 % CI 0,91-1,02 ; p égal à 0,18) et ne constate pas de
surrisque
d’événements cardiaques
ischémiques
ou d’infarctus du myocarde. Les hospitalisations et décès liés à un infarctus du myocarde n’étaient pas significativement augmentés, que ce soit avec la
supplémentation
calcique
seule (
RR
1,37 ; 95 % CI 0,98-1,92) ou associée à la vitamine D (
RR
1,03 ; 95 %
CI0
,91-1,16).
Chez les hommes aussi
Chez les hommes,
Bauer et
coll (
Abstract 1 001) ont analysé les apports
calciques alimentaires, la prise d’une
supplémentation
calcique et la mortalité chez 5 967 patients de plus de 65 ans dans la cohorte
MrOS. Ils étaient âgés de 74 plus ou moins 6 ans, avaient des apports alimentaires
calciques moyens de 1142 plus ou moins 590 mg/j et 65 % d’entre eux prenaient une
supplémentation en calcium. Ceux dont les apports en calcium étaient les plus élevés étaient plus âgés, plus minces, fumaient moins et avaient une meilleure vitesse de marche que ceux dont les apports étaient les plus faibles. Au cours du suivi de 10 ans, sur 2 022 décès, 687 ont été attribués à une affection
cardiovasculaire. Après ajustement pour l’âge et la prise de suppléments en calcium, les patients ayant les plus faibles apports en calcium (inférieur à 621 mg/jour) avaient la mortalité globale la plus élevée, par rapport à ceux dont les apports étaient les plus élevés ( supérieur à 1 565 mg/jour). Après ajustement pour les autres facteurs confondants possibles, les apports en calcium ou la
supplémentation
calcique n’étaient pas associés avec la mortalité totale ou
cardiovasculaire. Il n’y avait pas d’augmentation du risque de mortalité avec la
supplémentation
calcique parmi ceux ayant les apports
calciques les plus élevés (p égal à 0,84). Les auteurs concluent que chez ces hommes âgés, les apports
calciques, la prise de suppléments en calcium, et la combinaison d’un régime riche en calcium et d’une
supplémentation ne sont pas associées avec un risque majoré de mortalité globale ou d’origine
cardiovasculaire.
Les risques et bénéfices de la
supplémentation en calcium et
vitaminique D ont également été étudiés dans une
méta-analyse
australienne (S
Frost et
coll ;
abstract
FR0379) évaluant d’une part l’efficacité de la
supplémentation en calcium et vitamine D sur le risque
fracturaire (9 études
randomisées contrôlées), d’autre part l’association entre cette
supplémentation et la survenue d’effets
cardiovasculaires (3 analyses
post-hoc d’essais
randomisés contrôlés). Dans cette étude le risque de fractures par fragilité est diminué de 11 % (
RR 0,89 ; 95 % CI 0,80-0,97), et cette réduction est observée pour les fractures non vertébrales (
RR 0,90 ; 0,79-0,99) et les fractures vertébrales cliniques (
RR 0,86 ; 0,75-0,99), mais non pour les fractures de hanche (
RR 0,88 ; 95 % CI 0,71-1,06). La
supplémentation en calcium et vitamine D n’était pas associée de façon significative avec la survenue d’effets
cardiovasculaires : infarctus du myocarde (
RR 1,18 ; 0,73-1,74), accident vasculaire cérébral (
RR 1,17 ; 95 % CI 0,75-1,70), décès (
RR 1,01 ; 95 % CI 0,67-1,58). Ainsi, la
supplémentation en calcium et vitamine D diminue le risque de fracture, même si l’effet est modeste, sans augmentation significative d’effets
cardiovasculaires associés à cette
supplémentation.
Rappelons toutefois que la prescription systématique de calcium est inutile en cas d’apport alimentaire
calcique suffisant. Les apports alimentaires doivent être évalués à l’aide d’un questionnaire. Une carence en calcium sera corrigée, en particulier chez les patientes âgées ou
ostéoporotiques, en privilégiant si possible les apports
calciques alimentaires, et tout en corrigeant les carences en vitamine D.
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