Peut-on faire une infiltration chez un patient sous antivitamine K ? Oui, en dehors du rachis et s’il ne s’agit pas d’une articulation profonde. Pourrait-on simplifier le traitement du canal carpien ? Voilà deux questions qui ont retenu l’attention lors de la 2e Journée de Gesto’Rhumato.
Un entretien avec le Dr Henri Lellouche*
LA HAS, dans ses recommandations de 2008 (1), a classé les gestes de rhumatologie selon leur risque hémorragique. Il est considéré comme faible pour les infiltrations péri-articulaires et les ponctions-infiltrations simples des articulations périphériques hors coxo-fémorale. « Certaines chirurgies ou certains actes invasifs, responsables de saignements peu fréquents, de faible intensité ou aisément contrôlés, peuvent être effectués chez des patients traités par un AVK dans la zone thérapeutique usuelle (INR compris entre 2 et 3). Le traitement par AVK peut alors être poursuivi après avoir vérifié l’absence de surdosage », précise la HAS.
Anticoagulants, antiagrégants plaquettaires et infiltrations. La généralisation des nouveaux anticoagulants pourrait simplifier certaines situations mais les recommandations ne sont pas encore actualisées sur ce sujet.
Les recommandations concernant antiagrégants plaquettaires et gestes en rhumatologie sont en cours d’élaboration. La SIRIS et le GRRIF sont directement impliqués dans ce travail.
Vers un geste simplifié pour le traitement du canal carpien ? Une nouvelle technique de traitement percutané du syndrome du canal carpien sous contrôle échographique est en développement, avec des résultats très prometteurs. Après ouverture au pli de flexion proximal du poignet, l’opérateur procède à la section du rétinaculum des fléchisseurs sous contrôle échographique, qui permet de visualiser en même temps le bistouri, le nerf médian, et l’axe vasculo-nerveux ulnaire. L’expérience porte sur plus de 150 patients. La disparition clinique du syndrome du canal carpien a été observée dans tous les cas, sans complication vasculo-nerveuse ni complication hors bloc. La reprise de l’activité a été souvent rapide.
Tout l’intérêt de cette technique est de s’affranchir des conditions chirurgicales (pas de bloc ni d’anesthésie locale) et donc in fine de permettre des économies de santé. Les résultats d’une évaluation médicale et médico-économique versus chirurgie sont attendus.
* Hôpital Lariboisière, Paris.
D’après les communications du Pr Bruno Fautrel, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, Paris et du Dr Bertrand Lecoq, CHU, Caen.
(1) Prise en charge des surdosages en antivitamine K, des situations à risque hémorragique et des accidents hémorragiques chez les patients traités par antivitamine K en ville et en milieu hospitalier, avril 2008.
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