Une femme de 34 ans, réanimatrice aux urgences, enceinte de 27 semaines, présente de façon très soudaine une douleur bilatérale du poignet, le matin tôt au réveil. Aucun élément n’est en faveur d’un traumatisme ou d’une activité physique intense les jours précédents. Il existe une gêne bilatérale à la palpation des styloïdes radiales et à la mobilisation des pouces. La grossesse empêche tout diagnostic radiographique, seul l’examen clinique est possible. Une petite révision de la traumatologie du membre supérieur s’impose avant d’en lire les conclusions [ndlr]. À l’examen, donc, les tests de Phalen et de Tinel sont négatifs alors que le test de Finkelstein est positif.
Le diagnostic est posé : tendinite bilatérale du long extenseur du pouce.
La patiente était de garde le 24 décembre et vraisemblablement très sollicitée. Le lendemain, elle a répondu aux nombreux SMS qui lui avaient été envoyés pour la nuit de Noël, via son application WhatsApp. Elle a tenu son mobile – 130 g environ – pendant plus de 6 heures d’affilée, effectuant ces petits mouvements des pouces très caractéristiques, pour répondre aux messages.
La douleur bilatérale des poignets est baptisée WhatAppitis par le Dr Inés M. Fernadez-Guerrero (Granada, Espagne) qui vient de décrire le cas dans une correspondance adressée au Lancet. L’auteur plaide en faveur d’une taxonomie pour ces pathologies émergentes de l’adulte autrefois uniquement observées chez l’enfant, rappelant que la Nitendinitis a été décrite pour la première fois en 1990.
Le traitement associe acétaminophène 1 g toutes les 8 heures pendant 3 jours, et abstinence totale de Smartphone : consigne tenue à peine 8 jours, en raison du Nouvel an !
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