Depuis la parution du dernier livre blanc de la rhumatologie en 2003, la spécialité a beaucoup évolué sur de nombreux plans, qu’il s’agisse de la démographie, du mode d’exercice, des actes effectués, techniques ou non, ou encore des produits utilisés.
En 2003 il n’y avait pas de biothérapies, une moindre place de la viscosupplémentation, moins de gestes sous guidage ; de surcroît plusieurs médicaments ont été retirés depuis (dextropropoxyphène, tétrazépam…). La gestion de la vie des cabinets a connu en 10 ans une véritable mutation, avec un équipement plus diversifié souvent axé sur l’échographie et la densitométrie. La démographie, comme dans d’autres spécialités, est devenue plus complexe avec l’apparition des déserts médicaux et des regroupements en centres spécialisés.
« Il était donc important de faire le point sur la situation afin de pouvoir mieux faire connaître notre spécialité et initier des actions notamment professionnelles et politiques, expose le Dr Éric Senbel. L’objectif est de faire un livre relativement concis, de 100 à 150 pages au maximum ». Le comité de pilotage est en place, la table des matières validée, les rédacteurs sont désignés, le plus souvent des binômes hospitaliers-libéraux. Au sommaire, la démographie, l’activité, la formation initiale et la formation continue, l’imagerie/rhumatologie interventionnelle, les médicaments, l’exercice en France, la recherche/innovation, l’environnement socio-économique et bien sûr des propositions qui en découleront.
Trois questionnaires pour avoir un reflet du terrain.
La deuxième étape est en cours de finalisation. Il s’agit de la rédaction de trois questionnaires, indispensables pour faire un état des lieux à partir du terrain.
Le premier questionnaire porte sur la démographie et vise notamment à préciser le type d’activité, libérale, hospitalière, mixte, le mode de fonctionnement (travail en équipe ou seul), l’organisation avec la présence ou non d’un secrétariat, le volume d’activité…
Le deuxième questionnaire, qui sera adressé à un nombre plus réduit (une centaine) de rhumatologues, demandera à chaque praticien sollicité de décrire une dizaine de consultations : motif, ce qui est fait, ce qui est délégué…
Enfin, le troisième questionnaire concernera des services hospitaliers qui devront rapporter une dizaine d’observations prises au hasard, afin d’avoir une vraie photographie de l’activité hospitalière en 2014.
« Nous espérons effectuer ce travail entre mars et juin 2014, pour permettre ensuite l’analyse des réponses puis la rédaction des différents chapitres par chacun des binômes et enfin la relecture, avant la mise en ligne du livre blanc en mars 2015, à l’occasion de la deuxième édition des états généraux de la rhumatologie (21 mars) », précise le Dr Senbel.
Contrairement à l’édition précédente, celle-ci sera proposée en ligne et seule une centaine d’exemplaires seront édités à destinations des décideurs, agences régionales de santé, Ministères… « Le choix du numérique présente le double avantage d’une recherche facilitée à l’aide de mots-clés et d’un coût minimisé », explique le Dr Senbel avant de souligner que le financement du livre blanc est assuré par la société française de rhumatologie et par le syndicat national des médecins rhumatologues. Des partenariats avec des banques ou assurances seront peut-être envisagés.
« Il s’agit d’un travail collaboratif des praticiens libéraux et hospitaliers avec toutes les instances représentatives qui soulève l’enthousiasme des personnes sollicitées, relève le Dr Éric Senbel. Un vrai projet de la spécialité dans lequel tout le monde s’implique ».
D’après un entretien avec le Dr Éric Senbel (Marseille). Président du syndicat national des médecins rhumatologues.
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