Grâce aux microARN

Mieux comprendre l’histoire de la maladie arthrosique

Publié le 18/12/2014
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Beyer C. et al ont étudié les microARN (miARNs) sériques chez 816 patients de la cohorte Bruneck (qui a suivi prospectivement pendant 15 ans des patients atteints de gonarthrose et/ou coxarthrose). Sur les 374 microARN détectés, certains étaient-ils des facteurs indépendants associés au recours à l’arthroplastie qui a concerné 67 patients ?

Plus de 400 types de miARNs régulent chez l’homme l’expression d’au moins un tiers des gènes. Ces molécules d’environ 20 nucléotides se fixent aux ARNs messagers, influençant leur stabilité et le mécanisme de traduction.

Trois miARNs , let-7 e, miR-454 et miR-885 5p se sont avéré être des facteurs prédictifs indépendants d’arthrose plus sévère ayant nécessité une prothèse de genou ou de hanche. « Pour la première fois, nous sommes capables de prédire le risque de sévérité d’une arthrose avant que la maladie n’ait un retentissement significatif sur la vie du patient, ce qui permet de mettre en place précocement des actions préventives », a indiqué le Dr Christian Beyer (Allemagne).

Coexistence d’une douleur neuropathique

La discordance entre dommages structurels et sévérité de la douleur dans la gonarthrose suggère l’existence d’une douleur à composante neuropathique.

Evcick D. et al. ont recherché une douleur neuropathique chez 103 patients atteints de gonarthrose depuis au moins trois mois et diagnostiqués selon les critères ACR. Les patients ont été répartis en deux groupes selon la gravité radiographique : groupe 1 (grade I-II Kellgren-Lawrence) et groupe 2 (grade III-IV Kellgren-Lawrence). La composante neuropathique a été évaluée par EVA, LANSS et DN4, les activités par KOS-ADSL et la qualité de vie par NHP. Une neuropathie a été retrouvée chez 10 % des patients du groupe 1 et 79,2 % des patients du groupe 2.

Les scores de douleur neuropathique sont corrélés positivement aux lésions radiographiques et au score fonctionnel KOS-ADSL, mais négativement au score de qualité de vie (NHP). La présence de douleurs neuropathiques augmente avec la sévérité radiographique de la gonarthrose et le retentissement fonctionnel mais influe peu sur la qualité de vie. Cette composante neuropathique devrait être prise en compte dans la prise en charge des patients souffrant de gonarthrose et pourrait expliquer des arthroses évoluées peu douloureuses.

Dr Sophie Parienté

Source : Le Quotidien du Médecin: 9375