Les traitements de l’ostéoporose qui inhibent les ostéoclastes limitent bien la dégradation osseuse mais ils ralentissent aussi la régénération de l’os par les ostéoblastes. Dans un article de « Nature Communications », des chercheurs français proposent un moyen de bloquer la résorption du tissu osseux par les ostéoclastes tout en conservant la capacité de ces derniers à activiter les ostéoblastes.
Les chercheurs du centre de recherche de biochimie macromoléculaire (UMR 5237, CNRS, Université de Montpellier) et de l’institut de recherche en cancérologie de Montpellier (U896 INSERM) décrivent un premier essai, chez l’animal, d’une approche qui consiste à désorganiser le système d’ancrage sur l’os des ostéoclastes, à l’aide du composé chimique C21.
Des structures cellulaires particulières : les podosomes
Pour détruire l’os, les ostéoclastes utilisent des structures cellulaires particulières : les podosomes. Ces derniers agissent comme des « boutons pressions » entre l’os et l’ostéoclaste, et forment des poches au sein desquelles l’os est dégradé. Les chercheurs ont démontré que la formation de cette ventouse dépend de la protéine Dock5 une protéine inhibée par le C21.
Testé chez des souris, le C21 s’est montré capable de protéger les animaux contre la perte osseuse caractéristique de l’ostéoporose post-ménopausique, de la polyarthrite rhumatoïde et des métastases osseuses. « Nous avons observé que le traitement avec le C21 permettait de préserver la masse osseuse des souris », détaille Anne Blangy, chercheuse du centre de recherche de biochimie macromoléculaire qui a dirigé l’étude. « La formation osseuse est maintenue chez les animaux traités par le C21 contrairement à ceux traités par le biphosphonate », poursuit-elle. Le produit était en outre bien toléré par les animaux. L’équipe d’Anne Blangy travaille maintenant sur la production d’une forme « plus facilement brevetable. Le C21 est une molécule courante, nous allons avoir besoin d’une forme plus travailler pour intéresser l’industrie », conclut la chercheuse.
Nature Communications du 3 février 2015
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