Pour la première fois, 2 patientes françaises ont bénéficié d'une opération de reconstruction urétrale à partir d'une greffe de muqueuse buccale autologue via une voie d'abord dorsale. Au cours de la procédure, menée au CHU de Rennes, ces patientes ont bénéficié d'une urétroplastie avec greffe d'un tissu de substitution prélevé sur la face interne de la joue. Deux autres patientes seront opérées en octobre et novembre. Ces 4 premières patientes ont entre 38 et 63 ans.
Pathologie rare, quelques centaines de patientes par an en France environ, il existe peu de données épidémiologiques sur la sténose urétrale. « La cause est souvent iatrogène, explique le Dr Peyronnet. Beaucoup de sténoses apparaissent à la suite d'un sondage traumatique causant l'apparition d'une coque de fibrose sténotique. » L'outil diagnostique privilégié est la vidéo-urodynamique, c’est-à-dire un bilan urodynamique couplé à un remplissage par un liquide de contraste.
« C'est un traitement controversé mais encore admis aux États-Unis, explique le Dr Peyronnet du service d'urologie du CHU de Rennes. Un certain nombre d'experts pensent que le traumatisme causé par la dilatation crée plus de sténoses qu’elle n’en règle. »
L'urétroplastie avec greffe de muqueuse buccale est une technique plus récente. « L'idée est d'ouvrir longitudinalement l'urètre, via une incision supra-méatique, et d'exposer sa face antérieure de l'urètre. Par comparaison avec la face postérieure, la face antérieure du manchon du sphincter strié contient moins de terminaisons nerveuses dont l'excision est susceptible de provoquer une incontinence. On réduit aussi le risque de fistule vésico vaginale », souligne le Dr Peyronnet, formé pendant un an à l'université de New York.
Peu de recul encore
Lors de son séjour américain, le Dr Peyronnet avait mené une étude mono-centrique sur 10 patientes (âge médian de 62,4 ans) dont 7 présentaient une sténose dans la partie médiane de l'urètre, 2 dans la partie proximale et 1 dans la partie distale. Après un suivi médian de 6 mois, toutes les patientes reportaient une réduction des troubles de la miction, et les médecins notaient une amélioration du débit urinaire moyen (20,4 ml/s contre 8,2 ml/s).
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