« Les urologues ont toujours été moteurs dans tous les projets visant à améliorer la qualité des soins pour les patients. Et je ne doute pas qu’ils sauront s’engager dans la création de ces Groupements hospitaliers de territoire (GHT). Il y a une volonté politique forte pour avancer sur ce dossier. Et on ne peut que s’en réjouir car c’est un projet qui va dans le bon sens sur un plan médical et dans l’intérêt des patients », explique le Pr Dominique Rossi, chef du service d’urologie et président de la Commission médicale d’établissement (CME) de l’Assistance Publique Hôpitaux de Marseille.
La mise en place des GHT est une mesure votée dans le cadre de la loi santé de Marisol Touraine adoptée en janvier. L’objectif ? « Garantir à tous les patients un meilleur accès aux soins en renforçant la coopération entre les hôpitaux publics autour d’un projet médical », soulignait, le 17 mars 2016, le ministère de la Santé. « Cette nouveauté permettra, en inscrivant les hôpitaux publics dans une vision partagée de l’offre de soins, de mieux organiser les prises en charge, territoire par territoire, et de présenter un projet médical répondant aux besoins de la population », ajoutait le ministère ce 17 mars à l’occasion de la remise d’un rapport de Jacqueline Hubert, directrice générale du CHU de Grenoble, et Frédéric Martineau, président de la Conférence des présidents de CME de centres hospitaliers.
Créer des filières
De son côté, le Pr Rossi utilise volontiers le terme de « gradation des soins » pour expliquer la logique de ce nouveau mode coopération entre les hôpitaux publics. « L’idée n’est pas de regrouper des établissements mais de créer des filières entre les structures publiques, en lien avec les Agences régionales de santé (ARS) », indique-t-il en ajoutant qu’une des premières missions des ARS sera de définir les périmètres de ces futurs GHT. « Il est difficile de dire comment cela va se mettre en place car d’un territoire à l’autre, les projets pourront être différents. Une chose est certaine : chaque GHT devra avoir un établissement qui sera le plus souvent le plus gros hôpital du territoire. Et chaque GHT devra créer des liens étroits avec un CHU pour les actions de formation et d’enseignement », souligne le Pr Rossi.
D’un territoire à l’autre, les GHT n’auront donc pas nécessairement la même configuration. « Dans les Bouches-du-Rhône, l’APHM sera le CHU de référence. Le directeur de l’ARS a confié à l’APHM la mission de mettre en place la convention préfigurative du GHT et les bases du projet médical commun. Mais la situation sera différente dans les départements limitrophes des bouches du Rhône pour lesquels l’APHM ne sera plus établissement support mais restera CHU de référence », précise le Pr Rossi.
Selon lui, le but est de créer des filières qui soient bénéfiques pour tous les partenaires. « Les hôpitaux généraux ne doivent pas avoir peur des CHU. Les filières se feront dans les deux sens. Les CHU ont besoin des hôpitaux généraux et vice et versa. L’objectif est d’avoir des filières de soins graduées qui assurent une égale qualité des soins aux patients. Avec ces GHT, un malade, qui habite dans une zone très reculée, pourra bénéficier de la même qualité des soins qu’un malade habitant dans le centre de Marseille ou de Paris ».
En lien avec l’ARS, les établissements devront aussi mettre en place un projet médical partagé. « C’est la pierre angulaire des GHT, parce qu’il garantit l’adéquation de l’offre de soins aux besoins de la population. Il va traduire concrètement ce que certains d’entre vous appellent de leurs vœux depuis des années : une « stratégie de groupe » pour organiser la gradation des soins hospitaliers sur le territoire », a précisé Marisol Touraine dans son discours du 17 mars. « Les grandes lignes de ce projet médical partagé devront être prêtes pour le 1er juillet prochain », précise le Pr Rossi.
Pour accompagner la mise en place de ces GHT, le ministère a annoncé en mars une « mobilisation exceptionnelle » de 10 millions d’euros de crédits supplémentaires pour 2016 ainsi qu’un plan de formation à destination des hospitaliers.
D’après un entretien avec le Pr Dominique Rossi, chef du service d’urologie et président de la Commission médicale d’établissement (CME) de l’Assistance Publique Hôpitaux de Marseille
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