Après avoir défini un parcours de soins pour les patients souffrant de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), avec des indicateurs permettant de mesurer la qualité des soins aux étapes-clés de la prise en charge, la Haute Autorité de Santé (HAS) vient de publier les résultats de 7 de ces indicateurs. Ces derniers ont été calculés à partir de deux bases de données composant le Système national des données de santé (SNDS) : celles sur les soins de ville, et celles sur les établissements de santé.
1 seul bon résultat sur 7
« Les résultats montrent que des améliorations sont à mettre en œuvre à toutes ces étapes du parcours de soins des personnes à risque ou atteintes de BPCO, puisqu'un seul des indicateurs sur les 7 obtient un résultat national supérieur à 70 % », indique le communiqué commun de la HAS et de l'Assurance maladie. Ce « bon résultat » correspond au traitement bronchodilatateur de longue durée d’action qui est initié ou poursuivi par 74 % des patients (après une hospitalisation pour exacerbation de BPCO).
En revanche, concernant le dépistage de la maladie pour lequel une spirométrie ou des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) sont nécessaires chez des personnes à risque, seuls 21,3 % des sujets concernés bénéficient d’un tel dépistage.
La prise en charge des patients stables n’est pas non plus satisfaisante, avec 52,7 % des patients atteints de BPCO vaccinés contre la grippe et seulement 33 % chez les moins de 65 ans. Et en termes de surveillance, des EFR ou une spirométrie annuelle ne sont réalisées que chez 34,2 % des patients.
Quant au suivi médical après hospitalisation pour exacerbation de BPCO : seuls 42 % des patients consultent dans les 7 jours après leur hospitalisation (avec d’importantes variations selon les régions : 29,3 % en région Pays de la Loire à 60,8 % dans les Hauts-de-France). Une nouvelle consultation auprès du pneumologue dans les 60 jours après hospitalisation n’est réalisée que par 31 % des patients suivis sur cette période.
Enfin, les soins de rééducation dans les 90 jours après hospitalisation pour exacerbation de BPCO - permettant de diminuer la mortalité et le risque de ré-hospitalisation, sont suivis par moins d’1/3 des patients (42 % chez les plus de 85 ans).
Conduire des actions avec les acteurs de soins locaux
Pour la Haute autorité, ces résultats sont une première étape. À partir de ce travail d’évaluation, la phase suivante consistera à conduire dans chaque région (avec l’agence régionale de santé, l’Assurance maladie, les professionnels de santé et les associations de patients) une analyse en tenant compte des données de terrain. L’objectif étant de définir des « plans d'action les plus adaptés localement », souligne la HAS qui mettra à disposition des outils pour aider les acteurs de soins.
Un travail qui commence dès avril dans les Hauts-de-France
La région des Hauts-de-France qui, depuis 2012, a inscrit la BPCO comme « maladie chronique » de son Programme Régional de Santé, lance dès ce mois d’avril une action pilote pour « améliorer la prise en charge des patients du territoire en identifiant des points de rupture dans le parcours de soins et en favorisant le déploiement d'actions d'optimisation », précise la HAS.
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