En période d'épidémie, pas d'arguments pour vacciner en urgence contre le pneumocoque, selon la HAS

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Publié le 14/04/2020
Pneumocoque

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Crédit photo : CDC/PHANIE

« Le vaccin contre le pneumocoque ne confère aucune protection contre les pneumonies induites par le virus SARS-CoV-2, et les études publiées n’ont pas identifié de risque de surinfection par le pneumocoque chez les cas de COVID-19 ».

Alors que les personnes atteintes de pathologies pulmonaires ont été identifiées comme des sujets à risque de formes graves de Covid-19, la vaccination anti-pneumococcique a pu être envisagée par certains comme un moyen de limiter les risques en prévenant une éventuelle surinfection bactérienne en cas de pneumonie à Sars-Cov 2. Il n’en est rien estime la Haute Autorité de santé qui indique dans un avis publié vendredi, n’avoir « identifié aucun argument permettant de recommander la vaccination contre le pneumocoque, y compris chez les personnes les plus à risque de COVID-19 ».

Alors que le lien entre les virus grippaux et les infections à pneumocoques est clairement établi, les séries de cas de COVID-19 décrits dans la littérature à ce jour ne mettent pas en évidence de risque de surinfection ou de co-infection bactérienne à pneumocoques chez les patients infectés par le SARS-CoV-2.

Tensions d'approvisionnements

Ainsi, dans le contexte de tension d’approvisionnement en vaccin Pneumovax observée depuis le 17 mars, la HAS « ne recommande pas de se faire vacciner en urgence contre le pneumocoque – y compris pour les personnes les plus à risque de développer des formes graves de COVID-19 ».

Pour l’institution, les vaccinations qui n’auraient pas été réalisées chez les personnes à risque âgées de plus de 2 ans peuvent être différées jusqu'à la levée des mesures de confinement. « Il n’y a donc pas lieu de déclencher une consultation ou une téléconsultation spécifiquement pour entreprendre le rattrapage vaccinal pneumococcique en cette période pour ces populations ». Seule la vaccination des moins de 2 ans par le vaccin conjugué Prevenar doit être maintenue, conformément à un précédant avis de la HAS qui appelait à ne pas différer les vaccinations obligatoires du nourrisson.

En dehors de ce contexte exceptionnel, la Haute Autorité de santé rappelle « l’importance de la vaccination contre le pneumocoque pour les personnes âgées de 2 ans et plus à risque d’infections à pneumocoques qui restent actuellement insuffisamment vaccinées ».

 


Source : lequotidiendumedecin.fr