Mine de rien, le sujet aura occupé les quatre cinquièmes du quinquennat. Alors qu’il figurait dans « l’agenda du changement » couvrant l’année post-électorale, le droit des patients en fin de vie n’a évolué qu’à la faveur d’une loi votée le 27 janvier dernier. Tout avait pourtant bien commencé en 2012, François Hollande confiant au Pr Didier Sicard une mission sur le sujet, puis saisissant le Comité consultatif national d’éthique. Avant de demander au président du CCNE une synthèse, incluant l'organisation d'une « conférence citoyenne », qui sera d'ailleurs la seule instance à proposer la légalisation du suicide assisté.
Hésitant, mais présent
Sur ce sujet éminemment sensible, François Hollande se sera montré hésitant, mais présent. Jusqu'à la dernière étape, où il choisira de susciter un texte d’origine parlementaire. Confiée à deux élus de bords différents, Jean Leonetti (LR) et Alain Claeys (PS), la réflexion débouchera sur une loi ouvrant le droit à une sédation « profonde et continue ». Une solution qui répond, pour certains, à la promesse 21 du candidat Hollande, quand d’autres espéraient davantage.
Proposant lors de sa campagne « un droit de mourir dans la dignité », utilisant la phraséologie des tenants de la légalisation de l'euthanasie, le chef de l’État s’est trouvé tiraillé entre les militants pro-euthanasie et d’autres pour qui seuls des amendements à la marge de la législation alors en vigueur suffisaient. Échaudé par les débats sur « le mariage pour tous », le chef de l'État a pris soin de piloter personnellement le dossier, éclipsant même une Marisol Touraine notoirement favorable à une aide active à mourir.
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