L’insertion professionnelle et sociale pour les personnes atteintes d’une insuffisance rénale terminale est un vrai calvaire. C’est ce que révêle une étude de l’association de patients Renaloo. Principal obstacle : la dialyse. L’étude révèle que seulement 17,4% des patients dialysés disposent d’un travail. On y découvre aussi que ces derniers sont moins payés que les gens en bonne santé (66 % des patients dialysés perçoivent moins de 1 100 euros par mois) et que plus le nombre d’années de traitement augmente, plus les chances d’avoir un emploi diminuent : plus de 50% à avoir subi une dialyse de moins de 2 ans ont un emploi alors qu’ils sont à peine 5% pour ceux où elle a duré entre 8 et 10 ans.
Renaloo explique que cette technique, très contraignante pour les patients, leur impose de se libérer trois demi-journées par semaine pour se rendre à l’hôpital. Quant aux dispositifs de dialyse de nuit, ils restent très peu utilisés. Dans certains départements elle est même complètement absente. Les personnes les plus affectées profesionnellement par leur traitement sont celles qui travaillent dans les professions indépendantes que menace la faillite, suivent ensuite les ouvriers (notamment à cause de l’aspect physique du travail) ou encore les employés dont les absences répétées pour cause de dialyse sont très souvent synonymes de licenciement. Les cadres et les employés de la fonction publique semblent mieux s’en sortir. La tentation de privilégier le travail existe aussi. Le sociologue et vice-président de Renaloo, Christian Baudelot explique que dans pareille situation, ce sont parfois les médecins "qui vont culpabiliser le patient s’il fait passer son travail avant sa santé".
Au regard de la vie active, les greffés du rein paraissent moins pénalisés professionnellement. L’étude montre que 51% des patients à avoir été greffés après une période de dialyse ont un travail et qu’ils sont 58% de greffés sans dialyse préalable à avoir un emploi. Ils semblent aussi moins désavantagés au niveau du salaire :44 % des greffés percevant cependant moins de 1 100 euros par mois. Les responsables de Renaloo soulignent néanmoins que "les contraintes du suivi souvent renforcés par la crainte de la perte du greffon restent de réelles difficultés".
L’association cherche à sensibiliser tous les acteurs, médecins et employeurs, afin d’adapter autant que possible les dialyses à l’emploi en développant les dialyses à domicile.
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