Les attentats de janvier 2015 ont laissé bien des traumatismes chez les personnes concernées. Les résultats préliminaires d’une enquête épidémiologique menée par Santé publique France (la nouvelle agence de santé publique) et l’ARS Ile-de-France ont été publiés le 6 juin dernier (la totalité de l’étude le sera fin 2016). L’enquête s’est déroulée du 1er juin au 31 octobre 2015. 190 victimes, témoins ou personnes endeuillées ainsi que 232 professionnels étant intervenus sur site ont été suivis par des psychologues.
Six mois après les attentats, quatre personnes sur dix souffrent toujours d’un trouble psychique. Les symptômes révélés sont le stress post-traumatique (20 %), la dépression caractérisée (10 %), les troubles anxieux (30 %). Autre constat, plus les victimes ont été exposées aux attentats, plus les troubles sont importants. 25 % des personnes ont dû consulter un médecin pour un problème autre que psychologique, mais lié aux événements. Un tiers de cette proportion n’a pas pu reprendre le travail après les attentats. Et six mois après, 6 % n’avaient toujours pas repris leur travail.
L’étude révèle l’importance de la prise en charge psychologique. Les personnes ayant bénéficié d’une prise en charge précoce ont eu deux fois moins de troubles à six mois que les autres. En revanche, seulement 4 % des civils menacés ont consulté spontanément.
Concernant les professionnels qui sont intervenus, le premier jour les secours et forces de l’ordre sont intervenus pendant onze heures, et souvent sur plusieurs sites. La durée moyenne de mobilisation a été de 17 jours pour les acteurs de secours et 29 pour les forces de l’ordre qui ont été les plus endeuillées. De même que pour les civils, une prise en charge précoce a permis d’atténuer leur souffrance plus rapidement. Ceux qui ont suivi une formation spécifique préalable au stress psychique s’en sont mieux sortis, d’où l’intérêt à l’avenir de privilégier ce type de formation pour prévenir les conséquences sur la santé.
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