La dose ne fait-elle pas le poison ? L'ANSM a été informée de nouveaux cas où un surdosage de colchicine a entraîné des effets indésirables avec gravité et parfois des issues fatales.
Suite à ces évènements, le résumé des caractéristiques du produit et la notice ont été remis à jour. Un nouveau schéma posologique a également été élaboré afin de réduire la dose de charge lors de l’initiation du traitement. En effet, la dose maximale de colchicine par prise est de 1 mg et les prises doivent être bien réparties dans la journée. De même, la dose journalière doit diminuer au cours du temps : 3 mg au maximum le 1er jour, puis 2 mg les 2 jours suivants et enfin 1 mg à partir du 4e jour.
Des règles à respecter impérativement
La colchicine est indiquée en cas d’accès aigu de goutte et en prophylaxie de ces accès chez les patients atteints de manière chronique par cette maladie. Elle est également utilisée pour les autres accès microcristallins, pour la maladie périodique et la maladie de Behçet. Cependant, ce médicament a une marge thérapeutique étroite, ce qui signifie que la différence entre la dose thérapeutique et la dose toxique est faible. Les variations de concentrations peuvent donc avoir des effets toxiques sur l’organisme. À l’heure actuelle, il n’existe aucun antidote spécifique. C’est pourquoi il est recommandé aux professionnels de santé de respecter impérativement cette nouvelle posologie.
L’ANSM tient à rappeler également l’importance de respecter toutes les contre-indications notamment les insuffisances rénales ou hépatiques sévères et certaines interactions médicamenteuses à risques comme la pristinamycine et les macrolides. Par ailleurs, informer les patients sur les risques de la prise de colchicine ainsi que sur les symptômes précoces d’une intoxication est essentiel afin qu’il puisse consulter un médecin immédiatement si cela se produit. Des douleurs abdominales, des diarrhées profuses, des nausées ou des vomissements sont autant de signes avant-coureurs. Il faudra envisager une diminution de la posologie voire un arrêt du traitement si cela arrive.
Enfin, l’ANSM rappelle que les professionnels de santé sont tenus de déclarer sans délai tout effet indésirable suspecté d’être causé par un médicament au centre régional de pharmacovigilance dont ils dépendent géographiquement.
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