La France consomme "quatre fois trop" de Motilium®, estime le directeur général de l'Agence du médicament (ANSM). "La dompéridone (Motilium®), comme tout médicament, présente des risques, et des bénéfices", souligne Dominique Martin, dans un entretien au Figaro jeudi. Il ne "conteste pas qu'il y ait un sur-risque en France" avec cete molécule suspectée d’être à l’origine de morts subites. Mais, "l'estimation à 231 morts ne fait pas consensus et serait à confirmer", précise-t-il. Il faut donc, selon Dominique Martin, s'attaquer à "cette surconsommation" plutôt que de retirer la molécule du marché. "On ne peut pas retirer du marché un médicament qui est dangereux notamment parce qu'il est mal utilisé, sinon on en supprimerait beaucoup !", souligne le patron de l'ANSM.
L'autorisation de mise sur le marché a été revue par trois fois et l'ANSM a envoyé une lettre aux médecins à ce sujet dès 2011, rappelle-t-il. "Cette révision a eu pour effet de réduire la consommation de 30% entre 2012 et 2014", assure-t-il, tout en jugeant ce progrès insuffisant. Plus généralement, "les praticiens prescrivent aussi trop d'anti-vomitifs, et pas seulement la dompéridone, c'est aussi le cas du métoclopramide (Primpéran®) et de la métopimazine (Vogalène®), qui ne sont pas plus à favoriser", ajoute le DG de l'ANSM.
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