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Fin de vie, le Cese vote la sédation

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Publié le 12/04/2018
visuel fin de vie

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Crédit photo : vidéo du Cese publiée le 10 avril 2018

Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a adopté mardi 10 avril un avis appelant à légaliser la « sédation profonde explicitement létale » pour les personnes qui la demanderaient en fin de vie. Adopté à 107 voix pour, 18 contre et 44 abstentions, cet avis prône de « pouvoir demander (...) de recevoir, dans des conditions strictement définies, une sédation profonde expressément létale ». Parmi ses préconisations phares, le Cese souhaite l'adoption d'une loi "sur les derniers soins", le renforcement de l'information et un meilleur soutien et contrôle de l'accompagnement en fin de vie. L'instance consultative avait décidé de s'autosaisir sur la question dans le contexte des Etats généraux de la bioéthique ayant lieu actuellement. Ceux-ci doivent aboutir à un projet de loi à l'automne prochain. Bien que divisé parmi les 45 membres de la société civile qui ont rendu cet avis, le Cese avait souhaité réagir suite à des pétitions pro-euthanasie. Son intention était d'ouvrir « de nouveaux droits relatifs à l'accès à une assistance médicale ou non de mourir ». Selon Pierre-Antoine Gailly (voir la vidéo), « il y a 2 000 à 4 000 cas de ces euthanasies que certains ont qualifiées de clandestines. Il faut arriver à redonner une sécurité à ce type de geste ultime (dernier soin) ». Et d'enfoncer le clou : « Il faut pouvoir donner ce droit ultime à choisir sa propre mort, comme cela se passe déjà dans d'autres pays. »

La Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) s'alarme du manque de cohérence de cet avis. En accord sur onze préconisations, elle s'oppose vivement à la n°12 qui « autoriserait le suicide assisté et l'euthanasie en considérant la mort comme le soin palliatif ultime, ce qui est une aberration ». La société savante s'inquiète également des n°s13 et 14 qui visent à organiser ce droit avec l'idée que la clause de conscience accordée aux soignants puisse être un droit révisable. 

L'énième feuilleton de l'affaire Vincent Lambert nous rappelle qu'il devient urgent de trouver des nouvelles solutions plus adaptées à ce dispositif.


Source : lequotidiendumedecin.fr