L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) annonce avoir été informée par le laboratoire Abbvie de son intention de cesser de commercialiser son médicament Vitamine A Dulcis pommade ophtalmique, pour des raisons liées à la fabrication. « L’arrêt intervient au 30 juin 2025 », est-il précisé sur son avis daté du 1er juillet.
« Depuis plusieurs semaines, l’ANSM est très fortement mobilisée, en lien avec les représentants d’associations de patients et les professionnels de santé, pour identifier des alternatives immédiates et à plus long terme », indique l’agence qui émet des recommandations d’utilisation.
À court terme, l’ANSM demande de réserver l’accès au stock restant de ce médicament aux patients ayant des troubles ophtalmiques très sévères et qui ne répondent pas aux traitements de première intention.
Les indications retenues sont ainsi listées :
- Syndromes secs sévères ;
- Cicatrisations résistantes et compliquées de la cornée ;
- Ulcères neurotrophiques ;
- Anomalies de conformation des paupières.
L’agence sanitaire demande également aux médecins de préciser sur l’ordonnance « le nombre de tubes correspondant à la durée du traitement prescrit ».
Vigilance sur la composition d’alternatives
En complément, l’ANSM demande aux pharmaciens de réserver la délivrance de ce médicament aux patients présentant une ordonnance datant de moins d'un an et de leur dispenser la juste quantité dont ils ont besoin. Pour ces patients, l’agence ajoute que « certains dispositifs médicaux de composition comparable peuvent être adaptés (notamment Vitanuit ou Xailin Night) ». Mais à ce jour, ils ne sont pas pris en charge par l’Assurance-maladie. L’agence assure, en parallèle, rechercher activement des médicaments ou des dispositifs médicaux similaires au sein de l’Union européenne qui pourraient être importés ou mis sur le marché en France.
Pour les autres patients, il est recommandé de recourir à des alternatives thérapeutiques, « notamment des produits à base d’acide hyaluronique ou de dexpanthénol, dont certaines sont prises en charge sur prescription par un ophtalmologue ». L’agence appelle à la vigilance sur la composition de ces alternatives, « car certains composants peuvent parfois être mal tolérés chez les patients ».
À plus long terme, l’ANSM assure rechercher activement « des laboratoires susceptibles de reprendre la commercialisation de la pommade ophtalmique Vitamine A Dulcis ou de tout autre médicament similaire ».
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