Une biotech française, Quantum Genomics, a bien été invitée par l'HA pour présenter les résultats d'un essai de phase III dans l'HTA résistante. Mais ils se sont révélés négatifs. Le firibastat était le premier d'une nouvelle classe thérapeutique. Son mode d'action reposait sur la libération au niveau du cerveau d'un inhibiteur spécifique qui évitait la production d'angiotensine III. Mais devant l'inefficacité du produit, le développement est arrêté. Coup dur pour la jeune start-up française. En revanche, l'aventure continue pour Jean-Paul et Martine Clozel qui après le rachat d'Actelion par Johnson & Johnson en 2017 ont créé une nouvelle entreprise Idorsia basée en Suisse. Leur nouveau produit, l'aprocitentan, a fait la preuve de son potentiel thérapeutique dans un essai de phase III. Jusqu'à ce jour, la responsabilité de l'endothéline était reconnue dans la survenue d'une hypertension. Mais cette voie n'avait pas été explorée en thérapeutique. La donne change avec PRECISION, une étude de phase III, multicentrique, randomisée, en aveugle qui vient d'être publiée par The Lancet. Les patients étaient éligibles s'ils recevaient un traitement associant trois médicaments antihypertenseurs. Certes, la réduction de 5 mmHg n'a pas été atteinte. Pour autant la baisse observée selon les dosages a été jugée significative. Un effet indésirable spécifique au produit a enfin été observé, à savoir la survenue d'œdème. Idorsia devrait déposer son dossier d'AMM avant la fin de l'année.
baxdrostat
Un autre laboratoire, Cincor, a présenté des résultats positifs. Une étude de phase II menée avec le baxdrostat a été révélée au cours de la même séance du congrès de l'AHA. Il s'agit d'un inhibiteur expérimental de l'aldostérone synthase. Là encore, les patients étaient inclus dans le protocole s'ils étaient traités par au moins trois médicaments antihypertenseurs. La réduction moyenne de la pression artérielle systolique s'est élevée à11,mmHg. L'étude vient d'être publiée dans The New England Journal of Medicine. L'hyperkaliémie et la gynécomastie sans surprise sont les principaux effets secondaires. Reste toutefois à trouver un modèle économique. Comment en effet justifier un prix élevé face aux molécules génériquées comme la spironolactone par exemple ? Là est la principale difficulté qui freine le développement des nouveaux traitements contre l'HTA.
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