Le Lancet Countdown a lancé l’alerte dans une récente publication sur l'impact du changement climatique : « La santé de l’humanité est gravement menacée ». La revue pilotée par une centaine d’experts internationaux relevait que le réchauffement climatique pourrait entraîner une résurgence d’épidémies et une mortalité des seniors 4,7 fois plus élevée d’ici à 2050 avec une hausse des températures à 2°C. Comment le système de santé peut-il se préparer pour faire face aux bouleversements planétaires ?
C’est à cette question centrale que tenteront de répondre les participants du premier congrès médico-scientifique* organisé par les Shifters et leur cercle thématique santé le samedi 29 juin à Paris. L’association de bénévoles qui soutient le Shift Project, think tank qui œuvre à la décarbonation de l'économie, a l’ambition de réunir des professionnels de santé (médecins, infirmiers, etc.) mais aussi des scientifiques et d’autres acteurs sensibilisés aux questions de santé et d’environnement. « Avec ce congrès sur la santé en 2050, dédié aux futurs risques sanitaires, nous allons étudier comment nos pratiques seront affectées par les bouleversements planétaires, qu’il s’agisse du changement climatique, de la pénurie de ressources ou de l’augmentation des pollutions environnementales, explique Bérénice Schell, biologiste à Paris et co-organisatrice de l’événement. Nous voulons engager une réflexion sur l’adaptation collective des acteurs de santé. »
Nous verrons comment il est possible de passer d’un système curatif à un système préventif
Dr Marie Boisson, biologiste et co-organisatrice du congrès
Virage de la moindre prescription
Quelles seront les pathologies de demain ? Comment se préparer aux futures crises systémiques et soigner dans un monde sous contrainte ? Telles sont les principales questions auxquelles vont répondre les experts parmi lesquels figureront le Dr Hafsah Hachad, urologue, qui évoquera les déterminants de santé et les polluants environnementaux ; la Dr Valérie d’Acremont, médecin, épidémiologiste et militante pour le climat ; Clémence Marque, pharmacienne, qui s’exprimera sur les chaînes d’approvisionnement, ou le philosophe et professeur de médecine Christophe Adam pour aborder l’approche de l’évolution du soin. Le système de santé, qui pèse pour 8 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre dans le pays, selon un rapport du Shift Project, devra immanquablement entamer le virage de la sobriété, de la moindre prescription ou d’un usage plus raisonné d’actes de radiologie ou de biologie. « Nous verrons comment il est possible de passer d’un système curatif à un système préventif et comment la prévention aura un effet sur la façon dont se réorganisera le système de santé », souligne la Dr Marie Boisson, biologiste et co-organisatrice du congrès.
* Dont Le Quotidien est partenaire. Le congrès Santé 2050 se déroulera le samedi 29 juin à l’hôpital des Diaconesses, à Paris. Le coût de l’inscription est de 50 euros ; 30 uros pour les doctorants, internes, assistants et CCA ; 20 euros pour les étudiants, externes et paramédicaux ; 10 euros en cas de présentation d’une soumission d’une initiative sur l’adaptation ou la santé environnementale, à transmettre aux organisateurs du congrès sur sante2050.org.
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