Pour dépister les infections sexuellement transmissibles (IST) et les autres infections génitales, les tests effectués doivent être pertinents. Au niveau vulvaire, par exemple, l'herpès peut être dépisté par un prélèvement in situ des lésions, si la consultation gynécologique coïncide avec la poussée herpétique, par PCR (réaction de polymérisation en chaîne) ou encore, par culture, si le prélèvement est fait au laboratoire d'analyses médicales.
Pour la syphilis, Treponema pallidum peut être cherché par PCR au niveau du chancre ou via des tests sérologiques. « Les vulvites chez la petite fille sont habituellement bactériennes (streptocoques ou staphylocoques). Un prélèvement vulvaire est donc nécessaire. Or dans 90 % des cas, les médecins prescrivent des antimycosiques qui sont inutiles ».
Spores et filaments
Au niveau vaginal, candidoses et vaginoses représentent les motifs de consultation les plus fréquents. Le prélèvement vaginal – coloration de Gram, recherche de clue cells, cultures classiques, score de Nugent – permet de les dépister. Il existe également une méthode alternative et économique, permettant d'obtenir un diagnostic immédiat de ces dysbioses. « Elle nécessite d'acquérir un microscope, des lames, des lamelles, du sérum physiologique, un flacon de potasse à 10 % et du papier pH. Au microscope, les candidas prélevés sont visibles sous forme de spores et, surtout, de filaments. Quant au test à la potasse, il permet d'exacerber les mauvaises odeurs caractérisant la vaginose », indique le Pr Judlin.
Les IST bactériennes (Chlamydia trachomatis, gonocoques, Mycoplasma genitalium), quant à elles, doivent être recherchées par le biais de tests d'amplification génique (PCR) au niveau du col de l'utérus ou du vagin ou via un autoprélèvement vaginal. Les tests d'IST doivent être effectués en cas de signes cliniques évocateurs (cervicites, vaginites) ou lorsque le contexte est favorable à la présence d'IST.
En outre, C. trachomatis doit être recherché une fois par an chez toute femme de 15 à 25 ans. « En revanche, la recherche de Mycoplasma genitalium chez une femme asymptomatique n'est pas conseillée car sa résistance aux antibiotiques tend à les réserver aux tableaux cliniques. Par ailleurs, en cas d'IST chez la femme, son partenaire doit être traité », note le Pr Judlin.
Après la ménopause
D'autres vaginites bactériennes peuvent survenir, notamment après la ménopause. Un prélèvement au niveau vaginal va forcément mettre en évidence des bactéries : il doit donc être interprété avec précaution pour éviter les traitements antibiotiques inutiles. Par ailleurs, certains cols sont fragiles : ils saignent lors des frottis et semblent infectés alors que les prélèvements microbiologiques sont le plus souvent négatifs ou trouvent une IST.
« Les endo-cervicites – comme toutes les infections génitales hautes (IGH) – nécessitent un prélèvement bactériologique endo-cervical », précise le Pr Judlin. Les IGH sont des infections polymicrobiennes ascendantes : les principaux pathogènes sont les 3 IST et les germes issus de la flore vaginale. Les IGH peuvent aussi être d'origine nosocomiale. « En cas de suspicion d'IGH, un prélèvement dans le canal cervical doit être effectué (recherche de germes classiques) sur milieu de transport, de même que les IST. Une vaginose bactérienne doit aussi être recherchée au niveau vaginal. Malgré cela, en cas d'IGH, il est difficile d'isoler l'ensemble des pathogènes », note le Pr Judlin.
D'après une présentation effectuée lors des 7 es Assises nationales de gynécologie, co-organisées par la Fédération nationale des Collèges de gynécologie médicale et la Société française de gynécologie.
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