Attention âmes sensibles s'abstenir. Pour frapper les esprits, l'association SPS lance un message percutant et violent dans le cadre de sa nouvelle campagne de prévention du suicide des soignants. Des hospitaliers font leur visite quotidienne d'une patiente hospitalisée. Réponse de cette dernière en substance : « Tout va très bien. Ma prise en charge est optimale. » La médecin qui l'interroge lui répond que ce n'est pas son cas et sort une arme qu'elle s'apprête à utiliser pour mettre fin à ses jours, tandis qu'une autre soignante se jette par la fenêtre. En fait, c'est un cauchemar vécu par la patiente assaillie qui aperçoit même face à son lit un hospitalier qui vient de se pendre. Et le président de SPS France, Eric Henry d'abonder en ce sens : « Le suicide est un sujet tabou car c'est un constat que notre société serait pathologique. » Selon lui, ce film ne va pas augmenter le nombre de suicides en France. Seuls des exemples précis surmédiatisés auraient eu cet impact. Arme à feu, défénestration et pendaison sont les recours au suicide les plus utilisés par les soignants en souffrance. Ces images trash devaient être enfin montrées, explique Eric Henry. Elles doivent permettre d'éveiller les consciences et la société afin qu'elle « entende le cri de douleur des soignants ».
A ne pas relayer
Pour autant, ce spot suscite des réactions de rejet et de désapprobation. Nathalie Pauwel, chargée du déploiement national du programme Papageno*, ne souhaite pas interdire la diffusion du spot, mais le juge « irresponsable ». Et d'épingler l'effet Werther du film. Elle invite même via son compte Twitter à ne pas le relayer, expliquant que « de nombreux soignants pourraient être affectés par son visionnage ». Pour rappel, 25 % des professionnels de santé ont déjà eu des idées suicidaires. Comment réduire ce nombre ?
Visionner le film.
* intégré à la stratégie nationale de prévention du suicide
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