D’après la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé n’est pas seulement une absence de maladie ou d’infirmité mais se définit comme « un état de complet bien-être physique, mental et social ». Cette définition englobe en effet de nombreux autres facteurs non biologiques qui découlent de notre cadre ou notre mode de vie. Elle attire ainsi l’attention non seulement sur les causes environnementales, comportementales et culturelles qui affectent la santé des individus mais aussi sur la qualité de l’offre et de l’accès aux soins. D’où la nécessité de faire intervenir les acteurs les plus proches afin d’améliorer notre environnement. Comme elles concentrent près de 80 % de la population française, les Villes-Santé apparaissent dès lors comme à même d’intervenir dans cette démarche qui vise à penser globalement les problématiques de santé des habitants pour agir de manière efficace localement. Le principe est qu’il est possible d’améliorer la santé des habitants en aménageant l’environnement urbain à l’instar du mouvement hygiéniste qui, au XIXe siècle, a contribué à faire reculer les épidémies en ouvrant les espaces dans les Villes-Santé ou en aménageant des réseaux d’égouts.
Un réseau constitué dans les années 1990
C’est dans cette optique que le Réseau français Villes-Santé s’est constitué à partir des années 1990. Les membres de ce réseau œuvrent à la mise en place de politiques publiques locales favorables à la santé, à agir pour un environnement sain et à la réduction des inégalités territoriales et sociales de santé. Ils jouent pour cela sur la réglementation de leur territoire, l’intégration de problématiques liées à la santé dans toutes leurs politiques ou l’implication des citoyens dans leur démarche. Ces actions se développent autour de nombreuses thématiques allant de l’alimentation à l’habitat en passant par les contrats locaux de santé ou encore l’environnement. Elles résultent d’objectifs définis en commun par l’ensemble des membres du réseau dans le cadre d’un plan quinquennal. Le plan actuel (2019-2025) se développe autour du Consensus de Copenhague entre les maires qui aspire à « une meilleure santé et plus de bonheur dans les Villes-Santé pour toutes et tous », inspiré directement des objectifs de développement durable instauré par les Nations Unies pour 2030.
L’organisation en réseau fournit à ces Villes-Santé les éléments essentiels à la mise en place de leurs actions. Ce cadre permet en effet les échanges entre les différents acteurs sur les expériences de chacun et les bonnes pratiques pour parvenir aux objectifs fixés. Le réseau français participe par ailleurs à la vie du réseau européen des Villes-Santé qui réunit 1 400 villes et 21 réseaux nationaux. Les membres du réseau français s’inspirent alors des bonnes pratiques des Villes-Santé étrangères.
Le Réseau français Villes-Santé s’est constitué en 1990 autour du noyau composé de trois Villes-Santé : Rennes, Montpellier et Nancy. Comptant à l’origine 14 membres, il s’est progressivement étendu et compte aujourd’hui 104 Villes-Santé et intercommunalités.
Financements et partenariats
En tant qu’association loi 1901, le fonctionnement du réseau et la mise en œuvre de son programme sont financés par les cotisations de ses membres. Il bénéficie également de subventions du ministère de la Santé et de la Prévention, de l’agence Santé publique France mais aussi de la Banque des territoires afin de les aider à lancer des projets spécifiques.
Les nombreux groupes de travail du Réseau français Villes-Santé promeuvent la santé à travers leurs publications notamment. L’une d’elles liste les actions mises en place par les membres du réseau pour encourager une alimentation saine et la pratique d’une activité physique régulière. Porto-Vecchio a ainsi mis en place dans ses écoles municipales des périodes d’activité physique les mercredis pendant le temps scolaire. Une autre action développée par la ville de Strasbourg dans le cadre d’un contrat local de santé, le dispositif Santé sur ordonnance, vise à favoriser la pratique d’une activité physique auprès de personnes atteintes de maladies chroniques comme le diabète, l’obésité ou encore certains cancers.
Une note publiée en février 2023 par le Réseau français Villes-Santé rappelle le rôle qu’ont à jouer les villes pour garantir une bonne santé mentale de leurs habitants. Elle pointe plusieurs éléments sur lesquels peuvent jouer les Villes-Santé pour garantir un équilibre émotionnel et psychique à leurs habitants. Elle rappelle ainsi l’importance de la présence de la nature en ville, du logement qui doit assurer la sécurité et l’intimité de ses occupants ou encore des transports et de la mobilité participant à l’intégration des personnes vulnérables.
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