En matière de soins palliatifs, la France a progressé, notamment grâce à l'effort réalisé à l'hôpital, selon la Cour des comptes qui vient de rendre un rapport. En témoigne l'augmentation de l'offre de près de 30 % depuis 2015. Pour l'instant, les besoins en soins palliatifs semblent s'être stabilisés. Ils étaient estimés en 2008 à 64 % des décès, soit 335 000 personnes. En 2017, ils sont 365 273, soit 60,6 % des décès. Car de 2008 à 2017, le nombre de décès a augmenté de 8,3 %. Pourquoi y a-t-il eu moins de besoins en soins palliatifs ? Les progrès scientifiques, les innovations thérapeutiques ont augmenté les chances de survie pour ces maladies devenues chroniques. Toutefois une nette augmentation des besoins est attendue dans les années à venir. Le nombre de personnes de 75 ans et plus va croître d'environ 60 % dans les vingt prochaines années. Conséquence, les rapporteurs estiment que d'ici à 2046 les besoins augmenteront de 23 % sur un nombre de 470 décès (au lieu des 380 000 décès actuellement). En 2017, sur les 365 273 personnes décédées qui auraient dû bénéficier de soins palliatifs, 143 000 sont décédées en établissements de santé, 73 000 à domicile, 43 000 en Ehpad et environ 100 000 dans des lieux non répertoriés. Selon les chiffres du PMSI, à l'hôpital, en 2021, environ 90 780 patients ont bénéficié d'une hospitalisation pour soins palliatifs, environ 43 000 en HAD et 52 000 en ville.
Répartition inégale sur les territoires
Concernant l'offre, conformément au plan national dédié 2013-2018, alors que le nombre de lits en USP a augmenté de 25 % entre 2013 et 2018, il a augmenté de 39 % entre 2013 et 2021 pour atteindre 1 968 lits cette dernière année. Quant au nombre de Lisp en établissements MCO, il a crû de 5 % entre 2013 et 2018 puis de près de 11 % entre 2013 et 2021 pour atteindre 4 158 Lisp. Mais les disparités territoriales (un des objectifs du plan) n'ont pas été suffisamment réduites : les objectifs d'équipement en Lisp ne sont toujours pas atteints pour 6 départements. La situation est moins enviable pour les USP : alors que chaque région en est équipée, 22 départements n'en disposent pas (dont 3 d'outre mer). Enfin, concernant les équipes mobiles de soins palliatifs (qui existent depuis 1999), leurs activités sont concentrées sur l'intra-hospitalier (67 %). 25 % d'entre elles se partagent entre l'hôpital et le domicile. Et seulement 8 % sont tournées vers le domicile.
La France, 17e position
Au final, la France reste dans la première moitié du classement des pays européens en matière d'équipements de soins palliatifs. Selon l'Atlas européen des soins palliatifs réalisé par l'EAPC en 2019, elle occupe la 17e position du palmarès. Plus précisément, avec 653 services spécialisés et 1,0 service pour 100 000 habitants, elle se situe dans la moyenne haute du second quartile, avec 50 % de personnes de 65 ans et plus ayant eu recours aux soins palliatifs, contre une moyenne de 40 % au sein des pays de l'OCDE. Côté financier, la dépense dédiée a augmenté de 24,1 % de 2017 à 2021, soit un montant de 1,453 milliard d'euros sur cette dernière année, avec une hausse des décès de 6,9 %. Les journées d’HAD se taillent la part du lion, en hausse de 60 %. La Cour a constaté entre 2015 et 2021 une planification ambitieuse de la puissance publique, mais des faiblesses en termes de pilotage.
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