Décidément le vaccin HPV peine à convaincre… En amont de la Semaine Européenne de la Vaccination (25-30 avril), la Ligue contre le cancer a donné la parole aux Français pour connaître leur opinion, leurs craintes et leur niveau d’information vis-à-vis de la vaccination contre le papillomavirus. Plus de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus ont été sondées au travers d’une enquête OpinionWay, réalisée les 6 et 7 avril 2022.
De nombreux Français peu convaincus…
Les résultats sont « alarmants » s’inquiète la Ligue dans un communiqué. De fait, 24 % des Français ne sont pas convaincus par la vaccination des filles contre les HPV et 30 % se disent dubitatifs par rapport à celle des garçons. Un scepticisme encore plus marqué parmi les parents interrogés, près d’un tiers se déclarant peu convaincus par la vaccination des filles (31 %) comme par celle des garçons (35 %).
Un manque d’adhésion qui va de pair avec « un manque criant d’informations sur les HPV », souligne la Ligue, 51 % des parents sondés ne se sentant pas très au fait des risques liés à ces virus.
... voire opposés à la vaccination anti-HPV
Selon ce sondage, 28 % des Français seraient même opposés à la vaccination contre les papillomavirus, en raison du manque de recul (46 %), des risques d’effets secondaires (41 %) ou encore du manque de preuves sur l’efficacité du vaccin (39 %).
Des réticences qui dépassent le seul vaccin contre HPV et reflètent plus largement un sentiment de méfiance accrue à l’égard des vaccins en général : sur tous les répondants (opposés ou non aux vaccins HPV), 44 % des personnes interrogées (et 54 % des parents) déclarent que leur niveau de confiance en la vaccination a baissé depuis la crise de la Covid-19.
Le poids de la parole médicale
« Ces résultats démontrent les incompréhensions existantes sur les infections à HPV et les vaccins », déplore Daniel Nizri, président bénévole de la Ligue contre le cancer, qui appelle à renforcer la prévention et la sensibilisation. « Les vaccins contre les HPV font partie des moyens efficaces et sûrs pour éradiquer cette infection et les cancers qu’elle génère, insiste-t-il. Nous devons redoubler d’efforts pour préserver la santé des publics concernés, notamment dans le contexte sanitaire actuel qui exacerbe la défiance envers les vaccinations. À l’instar de la Ligue, les pouvoirs publics et tous les acteurs de la santé doivent se mobiliser urgemment pour informer et répondre aux craintes des Français. »
À ce titre, le sondage confirme une nouvelle fois le poids de la parole médicale et la confiance accordée par les Français à leur médecin traitant concernant la vaccination. Pour l’HPV, 76 % des parents interrogés déclarent en effet qu’ils suivraient l'avis de leur généraliste s’il recommandait de faire vacciner leur enfant, un chiffre qui monte à 81 % pour les parents d’enfants entre 11 et 19 ans.
Des couvertures vaccinales qui restent basses
Disponible en France depuis 2007, la vaccination HPV peine à s’imposer en France. En 2020, la couverture vaccinale contre les HPV chez les adolescentes était estimée à 41 % pour une dose à 15 ans (versus 35 % en 2019) et 33 % pour le schéma complet à 16 ans (vs 28 % en 2019). Des taux, loin derrière l’objectif de 60 % fixé par le Plan cancer 2014-2019. La proportion de garçons vaccinés contre les HPV reste quant à elle très faible.
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