Les généralistes assurent le suivi de la majorité des enfants (79 % selon l’Assurance Maladie), ce qui leur confère une place de choix pour repérer les troubles du comportement de l’enfant. Cependant, la grande variabilité du rythme de développement de chaque enfant, les difficultés de l’expression des plaintes par les parents et la variété des troubles peuvent rendre l’exercice difficile.
Par exemple, dans les troubles déficitaires de l’attention /hyperactivité (TDAH), le double écueil est d’étiqueter de façon erronée des enfants TDAH ou au contraire de passer à côté soit parce que l’hyperactivité n’est pas au premier plan, soit parce qu’elle va être considérée à tort comme le simple reflet d’un enfant mal élevé. « La sensibilisation et la formation des médecins de premiers recours au TDAH sont donc essentielles, car ces
enfants sont en souffrance, explique le Dr Dominique Girardon-Grichy, médecin généraliste à Montlignon (Val-d’Oise) et présidente du groupe de travail des recommandations de la HAS sur les TDAH.
Ne pas banaliser !
Publié début 2015, ce texte précise la place du généraliste dans ce repérage complexe et insiste sur des messages forts : ne pas banaliser, repérer le trépied du TDAH (impulsivité-hyperactivité-déficit de l’attention) qui s’inscrit dans le temps (au moins 6 mois) et dans tous les moments de vie (école, sport etc.)?; éliminer d’autres troubles (dépression, trouble anxieux par exemple) devant un signe non spécifique du TDAH ; identifier les comorbidités (dyslexie etc.) ; être attentif et recueillir toutes les plaintes des parents et des enfants, observer le retentissement sur la vie de l’enfant et la vie familiale de manière à pouvoir guider ces familles dans le système de soins.
Et, comme bien souvent, entre l’évocation du diagnostic et la prise en charge pluridisciplinaire, il peut s’écouler jusqu’à un an, « le médecin traitant joue alors un rôle de soutien de la famille, ajoute le Dr Girardon, déculpabilise, sollicite le médecin scolaire pour informer l’équipe éducative et instaurer des mesures concrètes ».
Parmi les 3 à 5 % d’enfants TDAH, seuls 10 % reçoivent un traitement par méthylphénidate. En effet, la mise en œuvre de mesures psychologiques, éducatives et sociales est le plus souvent suffisante. Pour ceux dont la prise de méthylphénidate est nécessaire « le renouvellement est un rendez-vous primordial, insiste le Dr Girardon, et à cette occasion nous devons non seulement évaluer l’efficacité du traitement mais surveiller la courbe de poids, la tension artérielle, les effets indésirables, modifier éventuellement les molécules, les posologies et les galéniques voire repérer un autre trouble aggravé par le traitement comme les troubles de la personnalité ».
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