Transmission de Borrelia : le risque transfusionnel écarté

Publié le 28/08/2017
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) s’intéresse de très près aux risques de contamination de la borréliose de Lyme. En particulier, via les produits sanguins labiles, les greffes d’organes, de tissus et de cellules. Après son avis datant du 16 février 2016, indiquant que la transmission via les produits sanguins et les greffes n’était pas documentée chez l’Homme, le HCSP a réactualisé ses préconisations en prenant en compte une nouvelle étude sur ce thème publiée en mars 2016 dans Transfusion.

des conclusions rassurantes

Les auteurs de cette étude avaient analysé la capacité de survie de Borrelia miyamotoi (seul agent de fièvres récurrentes présent dans les tiques en Europe) dans les différents types de produits sanguins (plasma frais, globules rouges…). Ces produits sanguins infectés ont ensuite été injectés à des souris SCID (severe combined immunudeficiency) et à des souris immunocompétentes. Même si cette étude montre que chez des souris SCID - mais aussi de façon moindre chez des souris immunocompétentes -, une transmission de Borrelia miyamotoi par les globules rouges et les plaquettes utilisés dans les conditions de stockage habituelle est possible, le HCSP indique que l’extrapolation chez l’Homme "appelle les plus grandes réserves". Et de rajouter qu’à ce jour aucun cas de transmission de Borrelia à l’Homme par transfusion sanguine ou par greffe n’a été répertorié. Tout comme l’ADN de B. miyamotoi n’a pas été détecté à ce jour dans les échantillons sanguins en France.

Le HCSP se montre malgré tout prudent vis-à-vis des "patients immunodéprimés qui représentent des personnes transfusées et qui peuvent développer des infections graves (encéphalites notamment) avec B. miyamotoi. Chez ces patients, la quantité de bactéries nécessaire au développement de l’infection est plus faible que chez une personne immunocompétente. En l’absence de moyen d’inactivation efficace, un risque de transmission de B. miyamotoi chez ces patients ne peut être exclu, même s’il n’a jamais été rapporté."

En conclusion, le Haut Conseil de la santé publique ne modifie pas ses recommandations du 19 février 2016.

 

 

Dr Nicolas Evrard

Source : lequotidiendumedecin.fr