La séroconversion induite par les vaccins anti-Covid fait aujourd'hui l'objet de différents travaux de recherche, en particulier pour certains patients au système immunitaire moins "performant". Ainsi d'après une étude venant d'être publiée dans Annals of Oncology, chez des patients traités pour un cancer solide, le vaccin à ARNm anti-SARS-CoV-2, engendre un fort taux de séroconversion après deux injections, mais avec un titre d’anticorps anti-spike qui est très faible.
Ce travail conduit par des équipes d’oncologie de l'AP-HP, de Sorbonne Université, de l’Inserm, de l’institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique et de la polyclinique Saint-Jean de Cagnes-sur-Mer, a comparé - après une vaccination à ARNm avec deux doses, les taux d’anticorps anti-spike de 223 patients suivis dans deux hôpitaux de l’AP-HP et à la polyclinique Saint-Jean à Cagnes-sur-Mer, avec ceux de 49 volontaires. L'âge médian des patients était de 67 ans.
« Des travaux récents (...) avaient conclu que les patients traités pour un cancer solide présentent, après une première injection de vaccin à ARNm anti-SARS-CoV-2, un taux de séroconversion plus faible que les volontaires sains : 50 % environ contre 100 % chez les volontaires sains », indique le communiqué de l'AP-HP. Ce taux de séroconversion était particulièrement bas chez les patients âgés et ceux traités par chimiothérapie.
Dans l'étude parue dans the Annals of Oncology, il s'est avéré qu'après une deuxième dose de ce vaccin, le taux de séroconversion était bien meilleur : taux de séroconversion de 94 %, contre 100% chez les volontaires sains. En revanche, « les taux d’anticorps anti-spike étaient nettement inférieurs chez les patients traités pour un cancer solide que chez les volontaires sains, et significativement plus bas chez ceux traités par chimiothérapie, associée ou non à d’autres traitements comme les thérapies ciblées ou l’immunothérapie », indiquent les auteurs de ce travail.
La question d'une 3ème injection
Ce résultat apporte des arguments à ne pas différer l'injection d'une deuxième dose vaccinale chez ces patients, et « pourrait pondérer l’intérêt de la troisième dose dans cette population en fonction de la qualité de la réponse vaccinale qui reste à évaluer sur le plan des évènements cliniques », souligne cette publication. Les auteurs de ce travail rappellent aussi combien la vaccination de l’entourage est importante permettant de conférer une protection indirecte.
À noter qu'il y a quelques jours, la Direction générale de la santé allongeait la liste des patients pour lesquels une troisième injection était nécessaire en y ajoutant ceux touchés par une leucémie lymphoïde chronique et ceux atteints de lymphomes traités par anti-CD-20.
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