Du neuf pour Gardasil. Dans un avis paru récemment, le Haut Conseil de la Santé publique recommande l'utilisation du vaccin Gardasil 9®, qui contient cinq génotypes additionnels d’HPV à haut risque par rapport à Gardasil®. Il préconise notamment cette nouvelle formule chez les jeunes filles non vaccinées antérieurement selon un schéma à 2 doses pour celles âgées entre 9 et 14 ans et à 3 doses pour celles ayant entre 15 à 19 ans. Pour les hommes ayant des relations avec les hommes (HSH), la vaccination devrait également être initiée par Gardasil 9® jusqu’à l’âge de 26 ans selon un schéma à 3 doses. Les personnes immunodéprimées sont aussi concernées et devraient être vaccinées via ce nouveau vaccin.
En revanche, dans chacune de ces populations, pour ceux qui ont déjà initié le protocole vaccinal via Gardasil® ou Cervarix® la vaccination doit être poursuivie avec le même vaccin, aucune étude n’ayant évalué leur interchangeabilité avec Gerdasil 9®. De même pour ceux qui ont déjà reçu un schéma complet, il ne paraît pas nécessaire de revacciner avec Gardasil 9®. Ces recommandations se basent sur les résultats d'études cliniques sur le sujet.
Plus de génotypes d’HPV…
Les vaccins Gardasil® et Cervarix® protègent contre les génotypes responsables de 70 % des cas de cancers du col de l’utérus et 50 % des lésions malpighiennes intra-épithéliales de haut grade. Or, les génotypes additionnels HPV 31, 33, 45, 52 et 58 inclus dans Gardasil 9® causeraient près de 15 % à 20 % des cancers du col et 30 % à 40 % des lésions précancéreuses.
Par conséquent, ce nouveau vaccin offrirait une protection contre environ 90 % des cancers du col de l’utérus, 80 % des lésions malpighiennes intra-épithéliales de haut grade. « Avec Gardasil® 5 valences, on réduisait de 50 % le nombre de conisations, on espère arriver à une diminution de 75 % grâce à Gardasil 9® », précise le Pr Jean Gondry, vice-président de la SFCPCV (Société Française de Pathologies Cervico-vaginales).
...pour plus d’efficacité
En termes d’efficacité, plusieurs études cliniques ont démontré une diminution du taux d’incidence des infections persistantes et de diverses pathologies dues aux HPV de type 31, 33, 45, 52 et 58 chez les femmes âgées entre 16 et 26 ans avec Gardasil 9® par rapport à Gardasil®. Par ailleurs, des essais cliniques ont aussi révélé la non-infériorité de la nouvelle version de Gardasil par rapport à l’ancienne au niveau de l’immunogénicité pour les HPV 6, 11, 16 ou 18 chez les filles et jeunes femmes ayant entre 9 et 26 ans.
De plus, les données sur la tolérance du vaccin recueillies au cours de son développement et de son utilisation mettent en évidence un profil de sécurité satisfaisant à l'exception de réactions locales qui surviendraient à une fréquence en peu plus élevée qu'avec le Gardasil.
Les données sont moins concluantes chez les HSH pour lesquels « Gardasil 9® présente un intérêt limité compte tenu du faible impact supplémentaire attendu et de l’absence d’étude d’efficacité sur les lésions anales ». En parallèle, aucun essai clinique n’a été réalisé afin d’évaluer l’efficacité et l’immunogénicité chez les individus immunodéprimés. « Toutefois, le bénéfice attendu vis-à-vis de la vaccination par Gardasil 9® est d'avoir une protection contre un plus grand nombre de génotypes. »
Enfin, au niveau médicoéconomique, selon des travaux menés à l’étranger, la vaccination par Gardasil 9® est coût/efficace chez les jeunes filles. Mais ces observations sont basées sur des taux de couverture vaccinale bien supérieurs à ceux obtenues en France. L’efficience de la vaccination par le nouveau vaccin s’avérerait également très dépendante de la différence de prix entre lui et Gardasil®.
Le Gardasil 9, commercialisé par MSD, devrait être disponible en fin d'année.
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